Goulag Lao après les coups d’état des communistes lao “
Posted on December 7, 2017 by Lao
Goulag Lao :Victimes du gouvernement de la république démocratique populaire Lao !! !!
LA VERITE SUR LE CAMP-PRISON N°01 CAMP DE LA MORT AU POINT 438 -745 !!
Camps Goulag Laos.
LAOS
REPORTS
Extrait du Journal d’un ancien prisonnier, le Colonel Khamphan Thammakhanthi
des Forces Armées Royales ( F.A.R.) du Laos.
(traduction française par Monsieur Thammavong Onechanh.)
SOMMAIRE:
Communication
Introduction
I. Arrestations au camp 05 B Sam Teua en Septembre 1977
II. En route vers le camp-prison de la mort de Sob-Hao
III. Le camp-prison 01
3.1 Description du camp-prison 01
3.2 L’administration et les personnels du camp-prison 01
3.3 La répartition des prisonniers
IV La vie infernale des prisonniers dans le camp-prison 01
4.1 La discipline de fer
4.2 Le quotidien des prisonniers
V La fin tragique de la quasi-totalité des prisonniers du camp-prison 01
VI Le purgatoire continue pour les rares survivants
VII Glossaire présenté par le Comité Lao pour la Défense des Droits de l’Homme
Le Comité Lao pour la Défense des Droits de l’Homme a l’honneur de vous présenter ci-après des extraits du “journal” du Colonel Khamphan THAMMAKHANTI des Forces Armées Royales du Laos qui fut déporté en 1977 et a passé plus de treize années dans l’un des six camps dits de “rééducation” connus de la République Démocratique et Populaire du Lao.
“La vérité sur le camp-prison N°01 ou camp de la mort au point 438-745” représente un témoignage primordial sur les conditions de détentions faites de sévices moraux et physiques, d’humiliations, de privations et d’assassinats par tous les moyens dont furent victimes des dizaines de milliers de fonctionnaires, de militaires, de policiers et d’étudiants de l’Administration royale. Les récits relatés dans ce journal confirment les rumeurs que nous avions pu accueillir ici et là et que nous avions transmis aux Gouvernements signataires des Accords de Genève de 1962 et des Accords de Paris de 1973, ainsi qu’à la Commission aux Droits de l’Homme et de l’organisation des Nations Unies, au Parlement Européen et aux Organisations Internationales telles que “Amnesty International” ou la Croix Rouge Internationale.
Si certains ont pu échapper aux terribles régimes que leur imposaient leurs geôliers ou les rigueurs climatiques du Nord-Laos, beaucoup restent inscrits sur notre registre des disparus car, malgré nos pressions auprès du Gouvernement de Vientiane, nous n’avons toujours pas pu obtenir la publication officielle de la liste de ceux et celles qui seraient décédés ou encore détenus, comme le souhaitent toutes nos familles qui vivent dans l’angoisse du doute.
Du fait de ce drame que jamais le Laos n’avait connu, notre Comité a posé plainte auprès de la Cour Internationale de Justice de La Haye afin que les responsables soient jugés pour “crimes contre l’humanité” et pour “non-assistance à personnes en danger”.
Nous espérons qu’à la lecture de ce “journal”, le problème lao, qui reste réel, soit pris en considération et soit réactivé par les Etats qui s’étaient portés garant de la Neutralité, de la Souveraineté et de l’Indépendance du Laos.
Prince Mangkra SOUVANNAPHOUMA
Président -Fondateur.
LA VERITE SUR LE CAMP-PRISON N° 01 A SOB HAO
OU
CAMP DE LA MORT AU POINT HV 443-735 (1).
INTRODUCTION
Au cours des mois précédents le 2 Décembre 1975 (date de la prise de pouvoir à Vientiane par le Néo Lao Hakxat (2)), par la ruse et avec approbation tacite du Premier ministre Souvanna-Phouma, le Front patriotique, créature du Parti Communiste (3), a réussi à envoyer dans les camps de rééducation, ministres, députés, hauts cadres civils et militaires de l’ancienne administration de Vientiane (4). Croyant contribuer à la paix et à la réconciliation nationale, faisant confiance à la capacité et à la sagesse de Souvanna-Phouma, et obéissant aux ordres de leurs ministères respectifs, ils se sont laissés volontairement entraîner dans cette funeste aventure. Très vite, mais hélas trop tard, ils se sont rendus compte de leur erreur (5).
De même, au début de 1976, les communistes se sont saisis, sans résistance, du roi, de la reine, du prince héritier et de tous les responsables des services du palais royal pour les envoyer au camp-prison n° 01, véritable camp de la mort situé dans un coin de la province de Houa Phan touchant le Vietnam.
Située à l’extrême Nord-Est du Laos, la province de Houa Phan voit ses limites administratives toucher au Nord, la province de Phongsaly et la province vietnamienne de Song La, à l’Est, la province vietnamienne de Than Hoa, au Sud, la province de Xieng-Khouang, et à l’Ouest, la province de Luang-Prabang.
Les principaux camps se trouvent concentrés dans les deux cantons de la province de Houa Phan, Muong Xieng Khô et Muong Sam Teua.
Les camps sont classés en deux catégories :
- Les camp-prisons de la mort : Ils sont pires que les bagnes. Ce sont de véritables camps de la mort. En parler est un tabou pour toute la population du coin. Il sont situés à proximité d’un village nommé Sob Hao dans le canton de Xieng Khô.
– Le camp-prison n°01 est situé près du village Ban Na Keua, au point HV 443-743(1), à 1.500 mètres de Sob Hao;
– Les camps 02 et 03 sont situés près de Ban Sone, au point HV 456-712, à 1000 m. de Sob Hao. - Les camps de travail et de rééducation politique : En général, la discipline est moins sévère et certain contact avec la population voisine est possible au bout d’un certain temps.
– les camps 04 et 06 sont situés à environ 1.000 mètres du village Muong Et dans le canton de Muong Xieng Khô;
– le camp 05 B est situé à quelques kilomètres du Chef-lieu de Canton de Muong Sam Teua.
I . Les arrestations au camp 05 B à Sam Teua en Sept. & Oct. 1997.
Certainement, la décision de se saisir et d’envoyer au camp de la mort à Sob Hao un certain nombre de prisonniers importants du camp 05 B a été prise dans le secret du bureau politique du Parti à Vientiane. Et les accusations dérisoires des autorités sur place ne servent que de prétextes pour exécuter les ordres venus d’en haut: Ainsi, au début du mois de Septembre 1977, les responsables du camp 05 B ont fait courir une rumeur selon laquelle un des “oncles-séminariste”(appellation donnée aux prisonniers des camps de rééducation 04, 05 B, 06) se serait approché d’un milicien du coin dans l’intention de lui arracher son arme, et qu’ils auraient fait venir le dit milicien au camp pour reconnaître le coupable.
La première rafle débuta le 17 Septembre 1977 avec l’arrestation du Colonel Phom Phanthavong. Ce jour là, on lui avait remis un colis envoyé par sa femme de Vientiane composé de quelques boîtes de médicaments dans une trousse de secours de pilote. A la réception, il le porta aussitôt au bureau du camp pour déclaration. Arrêté sur-le-champ, il fut envoyé dans une prison de Muong Sam Teua où, d’après ses propres dires, il était enchaîné des pieds et des mains, le cou attaché par une corde à un pilier. Le lendemain, le 18, il fut envoyé, dans une voiture, à Muong Sam Neua, chef-lieu de la province, sous la garde de plusieurs soldats, les poignets liés derrière le dos et le cou attaché à un siège. Arrivé en fin d’après-midi et avant d’être jeté dans la prison du commissariat de police provinciale, il avait reçu une gifle (droite/gauche simultanément) accompagnée d’une phrase haineuse :”Traître à la patrie, on va te faire la peau !”. Ce soir-là, on ne lui avait même pas donné à manger.
Du 19 Septembre 1977 au 29, il fut passé aux interrogatoires dirigés par le Capitaine Sone Tchaî, chef de la police militaire provinciale. Les principaux chefs d’accusation étaient:
– tentative de coup d’état (ni plus ni moins !)
– tentative d’assassinat des cadres du camp 05 B et ceux du chef-lieu de canton de Muong Sam Teua !
– possession d’armes à feu et de matériel de sabotage !
A toutes ces accusations, il a formulé un démenti catégorique. Le 12 Octobre 1977, il fut envoyé dans le camp-prison 05 A, près de Sob Hao.
La deuxième rafle eut lieu le 12 Octobre 1977. Ce jour-là à 9 h., étaient convoqués à une “réunion” dans la salle des fêtes, les personnes suivantes (de l’ex-armée et police royales): - Général de Division Bounleut Sanichanh
- Général de Brigade Bounchanh Savatphayphane
- Général de Brigade Kane Insisiengmay
- Général de Brigade Bounthieng Vènevongsoth
- Général de Brigade Thao Ly Lithilusa
- Général de Brigade Rattanabanleung Chounlamany
- Général de Brigade Chao Sinh Saysana
- Colonel Amkha Khanthamixay
- Colonel Khamphan Thammakhanti
- Général de Police Héng Saythavy
- Colonel de Police Kavin Kèonakhone
Quand toutes ces personnes furent bien installées, une section de soldats prit position autour de la salle des fêtes. Quelques minutes après, le Commandant du camp 05 B, Bounleut, suivi du lieutenant-colonel Sibounheuang, membre du commandement de la subdivision militaire de Viengsay, entrèrent dans la salle. Le premier ouvrit la séance comme si de rien n’était, par l’ordre du jour suivant : quatre émulations dans le travail en l’honneur du 2 Décembre, date de la fête nationale. Sa causerie dura une dizaine de minutes environ. Puis, tout à coup, le deuxième se leva, sortit et arma son pistolet en le braquant vers l’assistance en criant :”celui qui bouge est un homme mort !”. Tandis qu’à l’extérieur, les soldats, dans un bel ensemble, armèrent bruyamment leurs fusils en les braquant vers l’intérieur, prêts à tirer. Le Commandant appela alors en premier le Général Bounleut Sanichanh et lui intima de venir s’agenouiller sur la scène et de lever les bras en l’air. Aussitôt, un soldat vint lui lier les bras derrière le dos en les entravant à son cou par une corde, puis un deuxième soldat le conduisit dans une salle derrière la scène pour le dépouiller de tous ses objets de valeur, ensuite on lui intima l’ordre d’attendre dans cette inconfortable position agenouillée.
Ils agirent ainsi avec tous les prisonniers présents. Après, ils les firent sortir et attendre, assis, groupés dans la cour devant le dortoir des soldats, situé du côté de la sortie du camp vers le village Ban Kô. A un moment donné, au cours de cette attente, un officier NLHX de sa vieille connaissance s’approcha du Général Bounleut et lui susurra : “Il ne faut pas vous paniquer. Les autorités d’en haut (terme usuel et vague désignant les autorités centrales du Parti) vont vous faire traduire devant le “tribunal populaire”. Ceux qui n’ont pas commis de crimes reviendront à Sam Teua”. Un quart d’heure plus tard, apparut un autre groupe de dix prisonniers dans le même triste état que les précédents, composé de : - Phagna (6) Phéng Phongsavanh, ministre de l’Intérieur du Gt.de Coalition.
- Phagna Soukan Vilaysane, neutraliste, membre du Conseil Politique mixte
- Phagna Touby Lyfoung, Secr.d’Etat du Gt.de Coalition.
- Phagna Lièn Phavongviengkham, ex-ambassadeur en Rép. Pop.de Chine
5 Gén.de Corps d’Armée Bounpone Makthéparaks, Cdt.en Chef des F.A.R. - Gén.de Division Ouan Rattikoun, ex-Cdt.en Chef des F.A.R.
- Gén.de Division Phasouk Sorasphak, Chef d’Etat-major des F.A.R.
- Gén.de Brigade Nouphet Daoheuang, Cdt.3°RM (Savannakhet)
- Phya (6) Khamchanh Pradith, neutraliste, ex-Ambassadeur à l’O.N.U.
- M. Issara Don Sasorith, fonctionnaire au Ministère du Plan
Le cou du Général Nouphet Daoheuang était si serré qu’il avait du mal à respirer. Suppliant qu’on lui relâche un peu le noeud, il ne l’obtint qu’avec une brimade supplémentaire : “Encore peur de mourir ?”, lui lança un soldat. Ces dix personnes avaient été convoquées puis arrêtées en même temps que les autres vers 9h. Mais dans le bureau du Commandant du camp. Les arrestations y furent exécutées par une section de soldats sous la direction du Commandant Thong Deuan, ancien Commandant du camp 05 B, secondé par le Sous-lieutenant Bounthone, commandant des unités militaires provinciales. Quelque temps plus tard, l’ordre fut donné aux prisonniers de marcher jusqu’à Sob Ting.
A 5 kms environ avant Sob Ting, Son Excellence Soukan Vilaysane tenta d’arrêter une voiture de type 4×4 de l’escorte et demanda l’autorisation de monter parce qu’il avait trop mal aux pieds. C’est alors qu’on vit cinq autres prisonniers ficelés à l’arrière de la voiture. Il s’agissait de: - Gén.de Brigade Atsaphanthong Pathammavong, Cdt.Adjt.de la 5°RM(Vientiane)
- Gén.de Brigade Thongphan Knoksy,Dir.Cabinet Ministère de la Défense
- Colonel de Police Khammouk Phéngsi Aroun
- Capitaine Seri Sayakham
- Commandant Sivilay
Ces cinq personnes furent arrêtées le même jour du 12 Octobre 1977 sur les lieux de leur campement provisoire à Khang Mieng, près du village de Muong Yao Neua où ils étaient en train de faucher du chaume. Ces arrestations furent exécutées par un groupe de soldats commandé par le sieur(7) Bounthan.
II . En route vers le camp-prison 01.
A Sob Ting, ils les firent traverser la rivière Nam San à bord d’un bac. Sur l’autre rive, attendaient trois camions de type 6×4 et deux groupes de police militaire. Ils les firent monter et les attachèrent à l’intérieur des camions. Le départ fut donné vers 17h..Il y eut une he débuta le 17 Septembre 1977 avec l’arrestation du Colonel Phom Phanthavong. Ce jour là, on lui avait remis un colis envoyé par sa femme de Vientiane composé de quelques boîtes de médicaments dans une trousse de secours de pilote. A la réception, il le porta aussitôt au bureau du camp pour déclaration. Arrêté sur-le-champ, il fut envoyé dans une prison de Muong Sam Teua où, d’après ses propres dires, il était enchaîné des pieds et des mains, le cou attaché par une corde à un pilier. Le lendemain, le 18, il fut envoyé, dans une voiture, à Muong Sam Neua, chef-lieu de la province, sous la garde de plusieurs soldats, les poignets liés derrière le dos et le cou attaché à un siège. Arrivé en fin d’après-midi et avant d’être jeté dans la prison du commissariat de police provinciale, il avait reçu une gifle (droite/gauche simultanément) accompagnée d’une phrase haineuse :”Traître à la patrie, on va te faire la peau !”. Ce soir-là, on ne lui avait même pas donné à manger.
Du 19 Septembre 1977 au 29, il fut passé aux interrogatoires dirigés par le Capitaine Sone Tchaî, chef de la police militaire provinciale. Les principaux chefs d’accusation étaient:
– tentative de coup d’état (ni plus ni moins !)
– tentative d’assassinat des cadres du camp 05 B et ceux du chef-lieu de canton de Muong Sam Teua !
– possession d’armes à feu et de matériel de sabotage !
A toutes ces accusations, il a formulé un démenti catégorique. Le 12 Octobre 1977, il fut envoyé dans le camp-prison 05 A, près de Sob Hao.
La deuxième rafle eut lieu le 12 Octobre 1977. Ce jour-là à 9 h., étaient convoqués à une “réunion” dans la salle des fêtes, les personnes suivantes (de l’ex-armée et police royales): - Général de Division Bounleut Sanichanh
- Général de Brigade Bounchanh Savatphayphane
- Général de Brigade Kane Insisiengmay
- Général de Brigade Bounthieng Vènevongsoth
- Général de Brigade Thao Ly Lithilusa
- Général de Brigade Rattanabanleung Chounlamany
- Général de Brigade Chao Sinh Saysana
- Colonel Amkha Khanthamixay
- Colonel Khamphan Thammakhanti
- Général de Police Héng Saythavy
- Colonel de Police Kavin Kèonakhone
Quand toutes ces personnes furent bien installées, une section de soldats prit position autour de la salle des fêtes. Quelques minutes après, le Commandant du camp 05 B, Bounleut, suivi du lieutenant-colonel Sibounheuang, membre du commandement de la subdivision militaire de Viengsay, entrèrent dans la salle. Le premier ouvrit la séance comme si de rien n’était, par l’ordre du jour suivant : quatre émulations dans le travail en l’honneur du 2 Décembre, date de la fête nationale. Sa causerie dura une dizaine de minutes environ. Puis, tout à coup, le deuxième se leva, sortit et arma son pistolet en le braquant vers l’assistance en criant :”celui qui bouge est un homme mort !”. Tandis qu’à l’extérieur, les soldats, dans un bel ensemble, armèrent bruyamment leurs fusils en les braquant vers l’intérieur, prêts à tirer. Le Commandant appela alors en premier le Général Bounleut Sanichanh et lui intima de venir s’agenouiller sur la scène et de lever les bras en l’air. Aussitôt, un soldat vint lui lier les bras derrière le dos en les entravant à son cou par une corde, puis un deuxième soldat le conduisit dans une salle derrière la scène pour le dépouiller de tous ses objets de valeur, ensuite on lui intima l’ordre d’attendre dans cette inconfortable position agenouillée.
Ils agirent ainsi avec tous les prisonniers présents. Après, ils les firent sortir et attendre, assis, groupés dans la cour devant le dortoir des soldats, situé du côté de la sortie du camp vers le village Ban Kô. A un moment donné, au cours de cette attente, un officier NLHX de sa vieille connaissance s’approcha du Général Bounleut et lui susurra : “Il ne faut pas vous paniquer. Les autorités d’en haut (terme usuel et vague désignant les autorités centrales du Parti) vont vous faire traduire devant le “tribunal populaire”. Ceux qui n’ont pas commis de crimes reviendront à Sam Teua”. Un quart d’heure plus tard, apparut un autre groupe de dix prisonniers dans le même triste état que les précédents, composé de : - Phagna (6) Phéng Phongsavanh, ministre de l’Intérieur du Gt.de Coalition.
- Phagna Soukan Vilaysane, neutraliste, membre du Conseil Politique mixte
- Phagna Touby Lyfoung, Secr.d’Etat du Gt.de Coalition.
- Phagna Lièn Phavongviengkham, ex-ambassadeur en Rép. Pop.de Chine
5 Gén.de Corps d’Armée Bounpone Makthéparaks, Cdt.en Chef des F.A.R. - Gén.de Division Ouan Rattikoun, ex-Cdt.en Chef des F.A.R.
- Gén.de Division Phasouk Sorasphak, Chef d’Etat-major des F.A.R.
- Gén.de Brigade Nouphet Daoheuang, Cdt.3°RM (Savannakhet)
- Phya (6) Khamchanh Pradith, neutraliste, ex-Ambassadeur à l’O.N.U.
- M. Issara Don Sasorith, fonctionnaire au Ministère du Plan
Le cou du Général Nouphet Daoheuang était si serré qu’il avait du mal à respirer. Suppliant qu’on lui relâche un peu le noeud, il ne l’obtint qu’avec une brimade supplémentaire : “Encore peur de mourir ?”, lui lança un soldat. Ces dix personnes avaient été convoquées puis arrêtées en même temps que les autres vers 9h. Mais dans le bureau du Commandant du camp. Les arrestations y furent exécutées par une section de soldats sous la direction du Commandant Thong Deuan, ancien Commandant du camp 05 B, secondé par le Sous-lieutenant Bounthone, commandant des unités militaires provinciales. Quelque temps plus tard, l’ordre fut donné aux prisonniers de marcher jusqu’à Sob Ting.
A 5 kms environ avant Sob Ting, Son Excellence Soukan Vilaysane tenta d’arrêter une voiture de type 4×4 de l’escorte et demanda l’autorisation de monter parce qu’il avait trop mal aux pieds. C’est alors qu’on vit cinq autres prisonniers ficelés à l’arrière de la voiture. Il s’agissait de: - Gén.de Brigade Atsaphanthong Pathammavong, Cdt.Adjt.de la 5°RM(Vientiane)
- Gén.de Brigade Thongphan Knoksy,Dir.Cabinet Ministère de la Défense
- Colonel de Police Khammouk Phéngsi Aroun
- Capitaine Seri Sayakham
- Commandant Sivilay
Ces cinq personnes furent arrêtées le même jour du 12 Octobre 1977 sur les lieux de leur campement provisoire à Khang Mieng, près du village de Muong Yao Neua où ils étaient en train de faucher du chaume. Ces arrestations furent exécutées par un groupe de soldats commandé par le sieur(7) Bounthan.
II . En route vers le camp-prison 01.
A Sob Ting, ils les firent traverser la rivière Nam San à bord d’un bac. Sur l’autre rive, attendaient trois camions de type 6×4 et deux groupes de police militaire. Ils les firent monter et les attachèrent à l’intérieur des camions. Le départ fut donné vers 17h..Il y eut une halte à Muong Soî vers 23 h. pour que les gardes puissent manger, mais pas les prisonniers ! Le convoi repartit vers 3h. Et arriva à Ban Sob Nam Ma vers 18h., le 13 Octobre 1977..
Ils les firent aussitôt traverser la rivière Nam Ma vers la rive gauche, marcher le long de la route n°66 vers le village Na Ka Teua situé au point VH 449-719 sous les escortes de deux groupes de police militaire et de miliciens de Sob Hao. A cet instant, la plupart des prisonniers pensaient bien qu’ils allaient être massacrés quelque part au bord de cette Nam Ma car depuis leurs arrestations à 9h. du 12/10/77 jusqu’à maintenant, ils ne leur avaient point donné à manger! Ils arrivèrent à Ban Na Ka Teua vers 21.30h.. Là, ils les enfermèrent pour la nuit dans une seule maison, située au centre du village et fortement gardée par les miliciens du coin. Les prisonniers y avaient leur cou attaché par une corde à la charpente du toit. Le matin du 14/10/77, avant de pouvoir enfin manger, les prisonniers avaient droit à une causerie politique d’un cadre du NLHX, ancien officier du 2ème bataillon neutraliste basé à la Plaine des Jarres, nommé Inpanya..
Durant les après-midi du 14/10/77 au 27/10/77, ils firent subir à chacun des prisonniers un interrogatoire serré. Ces interrogatoires étaient conduits par plusieurs officiers de la police militaire et portaient essentiellement sur cinq sujets importants suivants:
- la vie et les autorités de chaque prisonnier depuis l’âge de 8 ans jusqu’au jour de son arrestation.
- la prétendue tentative de “coup d’état” au camp 05 B à Sam Teua.
- les prisons souterrains pour les prisonniers de guerre vietnamiens à Vientiane, à Savannakhet et ailleurs.
- les collaborateurs sud-viêtnamiens de l’ancien gouvernement de Vientiane.
- les différents organismes américains opérant au Laos.
A la fin de chaque interrogatoire, le prisonnier inscrivait son nom et son prénom sur une ardoise d’écolier, puis le porta sur sa poitrine pour une photo réglementaire. Ensuite, il était momentanément isolé des autres prisonniers.
Le 12 Octobre 1977 à 11h., tous les prisonniers, attachés les uns aux autres par grappe de trois ou quatre, furent conduits à pied et sous forte escorte jusqu’au camp-prison 01 qui n’était d’ailleurs à ce moment-là pas encore complètement terminé.
Le camp-prison 01 est situé au fin fond d’une vallée sur la rive gauche du fleuve Nam Ma, en face du village Sob Hao qui se trouve sur la rive droite. C’est le plus terrible des camps-prison de la mort (8). Ses prisonniers n’ont qu’une chance très infime d’en ressortir vivants car ils y sont traités d’une façon férocement inhumaine et dégradante !
3.1. Description du camp-prison 01.
Le camp-prison 01 est situé au fond d’une vallée, dans une petite dépression parsemée de petits monticules au point VH 438-443 de latitude et VH 739-744 de longitude, à l’Est du village Sob Hao (VH 428-734) à environ 1500 mètres à vol d’oiseau, et du village Ban Na Ka Neua (VH 443-735) à environ 500 mètres à vol d’oiseau. Un filet d’eau le traverse au milieu et va se déverser dans une petite rivière un peu plus loin, au Nord du village Nam Ka Neua. Tout près, les sources salines attirent les animaux sauvages pendant la nuit. Les limites du camp occupent un périmètre de 250 à 300 mètres de large et de 400 à 500 mètres de long. Le camp se compose de trois parties:
*1ère partie : un champ de manioc et un raî de riz occupent une superficie de 70 mètres de large et de 200 mètres de long. Les tâches de culture et d’entretien sont confiées principalement à cinq prisonniers spécialement désignés, tous les jours de 11.30h. à 14h., temps de repos d’un soldat, pour travailler au désherbage et à l’entretien.
*2ème partie : Cette 2ème partie du camp est réservée aux responsables et à leurs familles ainsi qu’aux soldats. Elle est située au Sud et à l’Ouest. Elle est composée de maisons familiales, de bureaux, de salle de réunion, de dortoirs des soldats, de la cuisine commune des soldats et de l’entrepôt de riz.
*3ème partie : C’est la partie où sont enfermés les prisonniers. Elle est composée de deux prisons A et B.
3.1.1. La prison A : Elle a une superficie d’environ 25 mètres de large et de 70 mètres de long. Elle est entourée d’une haie de piques de bambou très aiguës et très serrées qui ne laisse qu’une étroite porte d sortie dans cette partie. Dans son enceinte, il y a deux maisons de prisonniers (n°1 et n°2) et une cuisine.
A) la maison des prisonniers n°1 : elle a 5 mètres de large, 8 mètres de long et 2,10 mètres de haut. Le toit est couvert de chaume. Les murs en trois épaisseurs sont faits de bambou tressé à maillage par trois à l’intérieur et à l’extérieur, et de troncs d’arbre plantés très serrés verticalement dans le sol, au milieu. Le plafond en deux épaisseurs est fait de bambou tressé de la même manière et fixé par des clous à des tiges de bambou rangées très serrées horizontalement. La maison n’a qu’une seule porte de 0,50 mètre de large et de 1,50 mètre de haut. A l’intérieur deux longs bat-flancs de bambou ( 2,10 mètres de large et de 0,15 mètre de haut) limitent, de part et d’autre, une allée centrale de 0,80 mètre de large. Ils servent de lits communs. Au bout de l’allée, un ancien fût d’essence coupé en deux, posé dans un trou dans le sol, sert de réceptacle fécal des prisonniers. Chaque matin, deux prisonniers nommément désignés sortent le fût et vident son contenu dans une petite fosse afin de servir d’engrais pour le potager.
B) la maison des prisonniers n°2 : elle a 5 mètres de large, 11 mètres de long et 2,10 mètres de haut. Elle est construite de la même façon que la maison n°1, sauf que la partie extérieure du mur est renforcée par des crochets en fer.
D’autre part, il n’existait qu’une cuisine commune de 5 mètres de large sur 11 mètres de long et de 2,10 mètres de plafond. Elle était entourée sur trois côtés seulement d’une murette de 1,20 mètre de haut en bambou tressé, très simplement.
3.1.2. La prison B : Elle a une superficie d’environ 20 mètres de large et de 25 mètrealte à Muong Soî vers 23 h. pour que les gardes puissent manger, mais pas les prisonniers ! Le convoi repartit vers 3h. Et arriva à Ban Sob Nam Ma vers 18h., le 13 Octobre 1977..
Ils les firent aussitôt traverser la rivière Nam Ma vers la rive gauche, marcher le long de la route n°66 vers le village Na Ka Teua situé au point VH 449-719 sous les escortes de deux groupes de police militaire et de miliciens de Sob Hao. A cet instant, la plupart des prisonniers pensaient bien qu’ils allaient être massacrés quelque part au bord de cette Nam Ma car depuis leurs arrestations à 9h. du 12/10/77 jusqu’à maintenant, ils ne leur avaient point donné à manger! Ils arrivèrent à Ban Na Ka Teua vers 21.30h.. Là, ils les enfermèrent pour la nuit dans une seule maison, située au centre du village et fortement gardée par les miliciens du coin. Les prisonniers y avaient leur cou attaché par une corde à la charpente du toit. Le matin du 14/10/77, avant de pouvoir enfin manger, les prisonniers avaient droit à une causerie politique d’un cadre du NLHX, ancien officier du 2ème bataillon neutraliste basé à la Plaine des Jarres, nommé Inpanya..
Durant les après-midi du 14/10/77 au 27/10/77, ils firent subir à chacun des prisonniers un interrogatoire serré. Ces interrogatoires étaient conduits par plusieurs officiers de la police militaire et portaient essentiellement sur cinq sujets importants suivants: - la vie et les autorités de chaque prisonnier depuis l’âge de 8 ans jusqu’au jour de son arrestation.
- la prétendue tentative de “coup d’état” au camp 05 B à Sam Teua.
- les prisons souterrains pour les prisonniers de guerre vietnamiens à Vientiane, à Savannakhet et ailleurs.
- les collaborateurs sud-viêtnamiens de l’ancien gouvernement de Vientiane.
- les différents organismes américains opérant au Laos.
A la fin de chaque interrogatoire, le prisonnier inscrivait son nom et son prénom sur une ardoise d’écolier, puis le porta sur sa poitrine pour une photo réglementaire. Ensuite, il était momentanément isolé des autres prisonniers.
Le 12 Octobre 1977 à 11h., tous les prisonniers, attachés les uns aux autres par grappe de trois ou quatre, furent conduits à pied et sous forte escorte jusqu’au camp-prison 01 qui n’était d’ailleurs à ce moment-là pas encore complètement terminé.
Le camp-prison 01 est situé au fin fond d’une vallée sur la rive gauche du fleuve Nam Ma, en face du village Sob Hao qui se trouve sur la rive droite. C’est le plus terrible des camps-prison de la mort (8). Ses prisonniers n’ont qu’une chance très infime d’en ressortir vivants car ils y sont traités d’une façon férocement inhumaine et dégradante !
3.1. Description du camp-prison 01.
Le camp-prison 01 est situé au fond d’une vallée, dans une petite dépression parsemée de petits monticules au point VH 438-443 de latitude et VH 739-744 de longitude, à l’Est du village Sob Hao (VH 428-734) à environ 1500 mètres à vol d’oiseau, et du village Ban Na Ka Neua (VH 443-735) à environ 500 mètres à vol d’oiseau. Un filet d’eau le traverse au milieu et va se déverser dans une petite rivière un peu plus loin, au Nord du village Nam Ka Neua. Tout près, les sources salines attirent les animaux sauvages pendant la nuit. Les limites du camp occupent un périmètre de 250 à 300 mètres de large et de 400 à 500 mètres de long. Le camp se compose de trois parties:
*1ère partie : un champ de manioc et un raî de riz occupent une superficie de 70 mètres de large et de 200 mètres de long. Les tâches de culture et d’entretien sont confiées principalement à cinq prisonniers spécialement désignés, tous les jours de 11.30h. à 14h., temps de repos d’un soldat, pour travailler au désherbage et à l’entretien.
*2ème partie : Cette 2ème partie du camp est réservée aux responsables et à leurs familles ainsi qu’aux soldats. Elle est située au Sud et à l’Ouest. Elle est composée de maisons familiales, de bureaux, de salle de réunion, de dortoirs des soldats, de la cuisine commune des soldats et de l’entrepôt de riz.
*3ème partie : C’est la partie où sont enfermés les prisonniers. Elle est composée de deux prisons A et B.
3.1.1. La prison A : Elle a une superficie d’environ 25 mètres de large et de 70 mètres de long. Elle est entourée d’une haie de piques de bambou très aiguës et très serrées qui ne laisse qu’une étroite porte d sortie dans cette partie. Dans son enceinte, il y a deux maisons de prisonniers (n°1 et n°2) et une cuisine.
A) la maison des prisonniers n°1 : elle a 5 mètres de large, 8 mètres de long et 2,10 mètres de haut. Le toit est couvert de chaume. Les murs en trois épaisseurs sont faits de bambou tressé à maillage par trois à l’intérieur et à l’extérieur, et de troncs d’arbre plantés très serrés verticalement dans le sol, au milieu. Le plafond en deux épaisseurs est fait de bambou tressé de la même manière et fixé par des clous à des tiges de bambou rangées très serrées horizontalement. La maison n’a qu’une seule porte de 0,50 mètre de large et de 1,50 mètre de haut. A l’intérieur deux longs bat-flancs de bambou ( 2,10 mètres de large et de 0,15 mètre de haut) limitent, de part et d’autre, une allée centrale de 0,80 mètre de large. Ils servent de lits communs. Au bout de l’allée, un ancien fût d’essence coupé en deux, posé dans un trou dans le sol, sert de réceptacle fécal des prisonniers. Chaque matin, deux prisonniers nommément désignés sortent le fût et vident son contenu dans une petite fosse afin de servir d’engrais pour le potager.
B) la maison des prisonniers n°2 : elle a 5 mètres de large, 11 mètres de long et 2,10 mètres de haut. Elle est construite de la même façon que la maison n°1, sauf que la partie extérieure du mur est renforcée par des crochets en fer.
D’autre part, il n’existait qu’une cuisine commune de 5 mètres de large sur 11 mètres de long et de 2,10 mètres de plafond. Elle était entourée sur trois côtés seulement d’une murette de 1,20 mètre de haut en bambou tressé, très simplement.
3.1.2. La prison B : Elle a une superficie d’environ 20 mètres de large et de 25 mètres de long. De la même manière que celle de la prison A, elle est entourée d’une haie de piques de bambou aiguës et très serrées. A un endroit d’ailleurs, les deux se touchent. Elle laisse deux portes de sorties, l’une devant, l’autre derrière. Elle est située dans la partie Nord du camp, au pied d’un monticule, touchant, au Sud, la petite maison de la sentinelle de service et, au Sud-Ouest, le dortoir des soldats. Dans son enceinte, il n’y a qu’une seule maison de prisonniers qui porte le n°3, et une cuisine commune.
A) la maison des prisonniers n°3 : elle a 5 mètres de large, 8 mètres de long et 2,10 mètres de haut. Elle est construite de la même façon que les n°1 et n°2 à quelques détails près. Pour les murs, les troncs d’arbre sont plantés très serrés à l’extérieur et les deux plaques de bambou tressées à l’intérieur, tandis que le plafond n’est fait que de tiges de bambou. Le trou sanitaire est creusé juste à l’extérieur.
B) la cuisine commune mesure 2,50 mètres de large, 3,50 mètres de long et 2 mètres de hauteur. Elle est entourée des trois côtés d’une murette de bambou tressée très simplement.
3.2 L’administration et les personnels du camp-prison 01 ( 1977 – 1978 )
3.2.1. Les personnels se cs de long. De la même manière que celle de la prison A, elle est entourée d’une haie de piques de bambou aiguës et très serrées. A un endroit d’ailleurs, les deux se touchent. Elle laisse deux portes de sorties, l’une devant, l’autre derrière. Elle est située dans la partie Nord du camp, au pied d’un monticule, touchant, au Sud, la petite maison de la sentinelle de service et, au Sud-Ouest, le dortoir des soldats. Dans son enceinte, il n’y a qu’une seule maison de prisonniers qui porte le n°3, et une cuisine commune.
A) la maison des prisonniers n°3 : elle a 5 mètres de large, 8 mètres de long et 2,10 mètres de haut. Elle est construite de la même façon que les n°1 et n°2 à quelques détails près. Pour les murs, les troncs d’arbre sont plantés très serrés à l’extérieur et les deux plaques de bambou tressées à l’intérieur, tandis que le plafond n’est fait que de tiges de bambou. Le trou sanitaire est creusé juste à l’extérieur.
B) la cuisine commune mesure 2,50 mètres de large, 3,50 mètres de long et 2 mètres de hauteur. Elle est entourée des trois côtés d’une murette de bambou tressée très simplement.
3.2 L’administration et les personnels du camp-prison 01 ( 1977 – 1978 )
3.2.1. Les personnels se composent comme suit:
– Le Commandant du camp : le Sous-lieutenant Thao Ninh. Il sera remplacé en 1979 par le sieur(7) Bounlone auquel succédera, 3 mois plus tard, le sieur(7) Keng Thong qui lui-même laissera sa place à Thao Boungnaî.
– Le responsable politique : le Sous-lieutenant Phéng Xay.
– Le responsable militaire : le sieur(7) Thongsy.
– L’adjoint militaire : le sieur Nou Xay.
– Le préposé aux transmissions radio : le sieur Nou Thong.
– La troupe (soldats-gardiens) : 2 groupes de 20 soldats au total.
3.2.2. Les armes visibles:
– Deux B-40 ( lance-roquettes antichars)
– Un B-41
– Deux mitrailleuses légères
– Un fusil d’assaut AK-47 par soldat.
3.2.3. Les bâtiments des personnels :
Ils sont regroupés dans deux parties du camp : la partie sud et celle au bord du filet d’eau au pied de la colline.
A) Dans la partie sud:
– la maison du Commandant du camp (Thao Ninh) est de type sur pilotis, et se trouve au bord du filet d’eau, près de la porte de sortie du camp.
– la maison du responsable politique (le Lt. Phéng Xay) est de plein pied, construite à même le sol. Elle se trouve dans la partiomposent comme suit:
– Le Commandant du camp : le Sous-lieutenant Thao Ninh. Il sera remplacé en 1979 par le sieur(7) Bounlone auquel succédera, 3 mois plus tard, le sieur(7) Keng Thong qui lui-même laissera sa place à Thao Boungnaî.
– Le responsable politique : le Sous-lieutenant Phéng Xay.
– Le responsable militaire : le sieur(7) Thongsy.
– L’adjoint militaire : le sieur Nou Xay.
– Le préposé aux transmissions radio : le sieur Nou Thong.
– La troupe (soldats-gardiens) : 2 groupes de 20 soldats au total.
3.2.2. Les armes visibles:
– Deux B-40 ( lance-roquettes antichars)
– Un B-41
– Deux mitrailleuses légères
– Un fusil d’assaut AK-47 par soldat.
3.2.3. Les bâtiments des personnels :
Ils sont regroupés dans deux parties du camp : la partie sud et celle au bord du filet d’eau au pied de la colline.
A) Dans la partie sud:
– la maison du Commandant du camp (Thao Ninh) est de type sur pilotis, et se trouve au bord du filet d’eau, près de la porte de sortie du camp.
– la maison du responsable politique (le Lt. Phéng Xay) est de plein pied, construite à même le sol. Elle se trouve dans la partie sud, près de la prison A.
– le bureau, type sans étage, sert aussi de salle de réunion et de salle de transmission. – l’entrepôt.
– la cuisine commune des cadres célibataires sert aussi d’entrepôt de riz.
– un mirador de surveillance.
B) Au bord de l’eau et au pied de la colline:
– le bureau du Commandant
– le dortoir de la troupe
– la cuisine commune de la troupe
un deuxième mirador se trouve en face des prisons A et B.
3.3 La répartition des prisonniers dans le camp-prison 01.
Ces prisonniers étaient tous, soit des représentants des hautes sphères d’autorité civile et militaire de l’ancien gouvernement royal du Laos, soit des membres de la famille royale et des responsables des services du palais royal. Considérés par le Parti comme une menace potentielle pour les fondements du nouveau régime qu’il vient d’installer dans le pays, il a été décidé de les mettre tous hors d’état de nuire. Le camp-prison 01 a été construit spécialement poue sud, près de la prison A.
– le bureau, type sans étage, sert aussi de salle de réunion et de salle de transmission. – l’entrepôt.
– la cuisine commune des cadres célibataires sert aussi d’entrepôt de riz.
– un mirador de surveillance.
B) Au bord de l’eau et au pied de la colline:
– le bureau du Commandant
– le dortoir de la troupe
– la cuisine commune de la troupe
un deuxième mirador se trouve en face des prisons A et B.
3.3 La répartition des prisonniers dans le camp-prison 01.
Ces prisonniers étaient tous, soit des représentants des hautes sphères d’autorité civile et militaire de l’ancien gouvernement royal du Laos, soit des membres de la famille royale et des responsables des services du palais royal. Considérés par le Parti comme une menace potentielle pour les fondements du nouveau régime qu’il vient d’installer dans le pays, il a été décidé de les mettre tous hors d’état de nuire. Le camp-prison 01 a été construit spécialement pour eux.
Les prisonniers y sont arrivés par 3 groupes successifs:
*Le premier groupe est arrivé le 28 Octobre 1977. Il est constitué de 27 prisonniers en provenance du camp 05B de Muong Sam Teua dont 7 sont enfermés dans la maison n°1 de la prison A.
Il s’agit de :
- Phagna (6) Phéng Phongsavanh.
- Phagna Touby Lyfoung
- Général de Corps d’Armée Bounpone Makthéparaks
- Général de Division Phasouk Sorasphak
- Général de Brigade Chao Sinh Saysana
6; Général de Brigade Atsaphanthong Phathammavong - Commandant Sivilay (ancien transfuge de l’armée du NLHX(2))
Les autres sont enfermés dans la maison n°2 de la prison A.
Ce sont: - Phagna Soukan Vilaysane
- Phagna Liène Phavongviengkham
- Phya Khamchanh Pradith
- M. Issara Don Sasorith
- Général de Division (retraité) Ouan Rattikoun
- Général de Division Bounleut Sanichanh
- Colonel de Police Kavin Kèonakhone
- Général de Police Héng Saîthavy
- Colonel de Police Khammouk Phéngsi Aroun
- Général de Brigade Rattanabanleung Chounlamanr eux.
Les prisonniers y sont arrivés par 3 groupes successifs:
*Le premier groupe est arrivé le 28 Octobre 1977. Il est constitué de 27 prisonniers en provenance du camp 05B de Muong Sam Teua dont 7 sont enfermés dans la maison n°1 de la prison A.
Il s’agit de : - Phagna (6) Phéng Phongsavanh.
- Phagna Touby Lyfoung
- Général de Corps d’Armée Bounpone Makthéparaks
- Général de Division Phasouk Sorasphak
- Général de Brigade Chao Sinh Saysana
6; Général de Brigade Atsaphanthong Phathammavong - Commandant Sivilay (ancien transfuge de l’armée du NLHX(2))
Les autres sont enfermés dans la maison n°2 de la prison A.
Ce sont: - Phagna Soukan Vilaysane
- Phagna Liène Phavongviengkham
- Phya Khamchanh Pradith
- M. Issara Don Sasorith
- Général de Division (retraité) Ouan Rattikoun
- Général de Division Bounleut Sanichanh
- Colonel de Police Kavin Kèonakhone
- Général de Police Héng Saîthavy
- Colonel de Police Khammouk Phéngsi Aroun
- Général de Brigade Rattanabanleung Chounlamany
- Capitaine Seri Sayakham
- Général de Brigade Nouphet Daoheuang
- Général de Brigade Thao Ly Lithilusa
- Général de Brigade Thongphan Knoksy
- Général de Brigade Kane Insisiengmay
- Général de Brigade Bounthieng Vènevongsoth
- Colonel Khamphan Thammakhanthy
- Colonel Amkha Khanthamixay
- Général de Brigade Bounchanh Savatphaiphane
- Colonel Southabanleung
- Le deuxième groupe est arrivé le 15 Novembre 1977 à 21 heures. Il est composé de 11 prisonniers en provenance de Muong Lièt, leur précédent lieu de détention.
Ce sont : 1. S.A.R.(9) le Prince Souphantharangsi
- S.A.R. le Prince Bovone
- S.A.R. le Prince Thongsouk
- S.A.R. le Prince Sisavang
- S.A.R. le Prince Manivong Khammao
- S.Ex.(10) Tiao Souk Bouavong
- S.Exc. Bong Souvannavong
- Général de Police Lith Lù Nammachak
- M. Phommy Phanvong
- M. Thong
- M; Phimpha
Ils sont enfermés dans la maison n° 3 de la prison B jusqu’au 24 Novembre 1977 à 17 heures, dates à laquelle ils sont transférés dans la maisy - Capitaine Seri Sayakham
- Général de Brigade Nouphet Daoheuang
- Général de Brigade Thao Ly Lithilusa
- Général de Brigade Thongphan Knoksy
- Général de Brigade Kane Insisiengmay
- Général de Brigade Bounthieng Vènevongsoth
- Colonel Khamphan Thammakhanthy
- Colonel Amkha Khanthamixay
- Général de Brigade Bounchanh Savatphaiphane
- Colonel Southabanleung
- Le deuxième groupe est arrivé le 15 Novembre 1977 à 21 heures. Il est composé de 11 prisonniers en provenance de Muong Lièt, leur précédent lieu de détention.
Ce sont : 1. S.A.R.(9) le Prince Souphantharangsi
- S.A.R. le Prince Bovone
- S.A.R. le Prince Thongsouk
- S.A.R. le Prince Sisavang
- S.A.R. le Prince Manivong Khammao
- S.Ex.(10) Tiao Souk Bouavong
- S.Exc. Bong Souvannavong
- Général de Police Lith Lù Nammachak
- M. Phommy Phanvong
- M. Thong
- M; Phimpha
Ils sont enfermés dans la maison n° 3 de la prison B jusqu’au 24 Novembre 1977 à 17 heures, dates à laquelle ils sont transférés dans la maison n°2 de la prison A, s’ajoutant à ses occupants précités. Entre-temps, ces 11 prisonniers ont reçu l’ordre d’y construire une cuisine commune de 2,50 m x 3,50 m x 2m. Ils l’ont terminé en une semaine.
- Le troisième groupe est arrivé le 24 Novembre 1977 vers 22 heures.
Il est composé de :
- Sa Majesté le Roi Savang Vatthana
- Sa Majesté la Reine Khamphouy
- Son Altesse Royale le Prince Héritier Vong Savang
Ce dernieron n°2 de la prison A, s’ajoutant à ses occupants précités. Entre-temps, ces 11 prisonniers ont reçu l’ordre d’y construire une cuisine commune de 2,50 m x 3,50 m x 2m. Ils l’ont terminé en une semaine.
- Le troisième groupe est arrivé le 24 Novembre 1977 vers 22 heures.
Il est composé de :
- Sa Majesté le Roi Savang Vatthana
- Sa Majesté la Reine Khamphouy
- Son Altesse Royale le Prince Héritier Vong Savang
Ce dernier s’est laissé pousser la barbe, tel un ermite.
Ils sont enfermés dans la maison n°3 de la prison B, très récemment vidée de ses 11 occupants.
**En tout, le nombre de prisonniers enfermés dans le camp-prison de la mort 01 s’élève à 41 personnes
IV . La vie infernale des prisonniers dans le camp-prison de la mort 01 .
Au début du mois de Mars 1978, Thao Sayavong, chef de province de Houaphan, secrétaire provincial du Parti, accompagné du Capitaine Sone Tchaî, chef de la police militaire provinciale, du sieur Thongsi, président du tribunal populaire provincial, et du sieur Bounphet, commandant du camp-prison 07, conduisait 10 experts vietnamiens pour l’inspection du camp-prison 01. Avant de faire inspecter l’intérieur de la maison n°2 de la prison A par trois experts vietnamiens, Thao Ninh ordonna aux prisonniers de s’asseoir, immobiles, les bras autour des genoux, la tête baissée. A l’aide des torches électriques, les vietnamiens examinèrent le lieu, en particulier les murs et le plafond. Tandis qu’au dehors, leurs compatriotes faisaient le tour de la maison, un des vietnamiens qui se trouvait en face du Général Kane Insisiengmay, lui dit dans sa langue “An thoî” (“Mangez, ne vous en fai s’est laissé pousser la barbe, tel un ermite.
Ils sont enfermés dans la maison n°3 de la prison B, très récemment vidée de ses 11 occupants.
**En tout, le nombre de prisonniers enfermés dans le camp-prison de la mort 01 s’élève à 41 personnes
IV . La vie infernale des prisonniers dans le camp-prison de la mort 01 .
Au début du mois de Mars 1978, Thao Sayavong, chef de province de Houaphan, secrétaire provincial du Parti, accompagné du Capitaine Sone Tchaî, chef de la police militaire provinciale, du sieur Thongsi, président du tribunal populaire provincial, et du sieur Bounphet, commandant du camp-prison 07, conduisait 10 experts vietnamiens pour l’inspection du camp-prison 01. Avant de faire inspecter l’intérieur de la maison n°2 de la prison A par trois experts vietnamiens, Thao Ninh ordonna aux prisonniers de s’asseoir, immobiles, les bras autour des genoux, la tête baissée. A l’aide des torches électriques, les vietnamiens examinèrent le lieu, en particulier les murs et le plafond. Tandis qu’au dehors, leurs compatriotes faisaient le tour de la maison, un des vietnamiens qui se trouvait en face du Général Kane Insisiengmay, lui dit dans sa langue “An thoî” (“Mangez, ne vous en faites pas”…) Sans doute avait-il remarqué que le prisonnier était en train de mastiquer discrètement son riz ! Peu après, ils ressortirent et passèrent à la maison n°1. L’inspection de la prison A terminée, la délégation se dirigea vers la prison B où étaient enfermés le roi, la reine et le prince héritier.
La présence active de ces experts vietnamiens démontre à quel point la collaboration entre les deux partis communistes, laotien et vietnamien, est étroite. Et tant d’autres constatations nous laissent à penser que les décisions les plus importantes de Vientiane sont plus ou moins inspirées et guidées par Hanoi !(11)
4.1 La discipline de fer du camp-prison 01.
Dès les premiers jours, le Commandant du camp, Thao Ninh, lit les règles très strictes suivantes aux prisonniers :
1) Tous les prisonniers ici présents sont déchus de leurs droits de citoyen.
2) Les prisonniers sont placés sous la responsabilité directe, totale et sans appel du commandement du camp.
3) Tout soldat ou personnel du camp a le droit de se servir de son arme contre tout prisonnier qui discute ses ordres ou qui commet la moindre infraction au règlement du camp.
4) Défense absolue aux prisonniers d’avoir un contact quelconque avec le roi%tes pas”…) Sans doute avait-il remarqué que le prisonnier était en train de mastiquer discrètement son riz ! Peu après, ils ressortirent et passèrent à la maison n°1. L’inspection de la prison A terminée, la délégation se dirigea vers la prison B où étaient enfermés le roi, la reine et le prince héritier.
La présence active de ces experts vietnamiens démontre à quel point la collaboration entre les deux partis communistes, laotien et vietnamien, est étroite. Et tant d’autres constatations nous laissent à penser que les décisions les plus importantes de Vientiane sont plus ou moins inspirées et guidées par Hanoi !(11)
4.1 La discipline de fer du camp-prison 01.
Dès les premiers jours, le Commandant du camp, Thao Ninh, lit les règles très strictes suivantes aux prisonniers :
1) Tous les prisonniers ici présents sont déchus de leurs droits de citoyen.
2) Les prisonniers sont placés sous la responsabilité directe, totale et sans appel du commandement du camp.
3) Tout soldat ou personnel du camp a le droit de se servir de son arme contre tout prisonnier qui discute ses ordres ou qui commet la moindre infraction au règlement du camp.
4) Défense absolue aux prisonniers d’avoir un contact quelconque avec le roi, la reine et le prince héritier.
5) Défense de parler en langue étrangère ou en dialecte des minorités ethniques. N’est autorisée que la langue commune des Lao Loum (“Les Lao des vallées” par rapport aux ethnies qui vivent sur les hauteurs).
6) Tout prisonnier doit parler fort : Les chuchotements sont interdits.
7) Au moment de parler à un responsable ou à tout autre personnel de garde ou d’escorte, tout prisonnier doit s’asseoir, les bras autour des genoux et la tête baissée, doit dire “oui, monsieur” pour répondre et doit garder une distance de 3 à 5 mètres !
8) Défense de causer de l’ancienne société, de la comparer à la nouvelle.
9) Défense de faire entrer du feu dans la maison.
10) Chacun est responsable de sa place. Tout travail de réparation doit être signalé au préalable et autorisé.
11) Toute fabrication et tout enseignement sont interdits, sauf par ordre express du commandement du camp.
12) A l’occasion des activités loin du camp, il est interdit à tout prisonnier de rentrer dans une maison quelconque du village, de traverser un lieu de réunion.
Avant d’aller faire ses besoins, il faut s’asseoir et demander l’autorisation, puis de ne pas s’éloigner de plus de 15 mètr2C la reine et le prince héritier.
5) Défense de parler en langue étrangère ou en dialecte des minorités ethniques. N’est autorisée que la langue commune des Lao Loum (“Les Lao des vallées” par rapport aux ethnies qui vivent sur les hauteurs).
6) Tout prisonnier doit parler fort : Les chuchotements sont interdits.
7) Au moment de parler à un responsable ou à tout autre personnel de garde ou d’escorte, tout prisonnier doit s’asseoir, les bras autour des genoux et la tête baissée, doit dire “oui, monsieur” pour répondre et doit garder une distance de 3 à 5 mètres !
8) Défense de causer de l’ancienne société, de la comparer à la nouvelle.
9) Défense de faire entrer du feu dans la maison.
10) Chacun est responsable de sa place. Tout travail de réparation doit être signalé au préalable et autorisé.
11) Toute fabrication et tout enseignement sont interdits, sauf par ordre express du commandement du camp.
12) A l’occasion des activités loin du camp, il est interdit à tout prisonnier de rentrer dans une maison quelconque du village, de traverser un lieu de réunion.
Avant d’aller faire ses besoins, il faut s’asseoir et demander l’autorisation, puis de ne pas s’éloigner de plus de 15 mètres du gardien.
13) Il y a l’appel obligatoire des prisonniers chaque soir, à 19 heures avant le cocher, et chaque matin, à 5 heures, au réveil.
4.2 Le quotidien des prisonniers dans le camp-prison 01
a) Prisonniers de la prison A
Des 38 prisonniers de la prison A, 5 sont autorisés nommément à travailler dehors ! Tandis que tous les autres sont enfermés à l’intérieur sombre des maisons n°1 et n°2, 24h/24 et 7 jours sur 7, sauf le samedi en fin d’après-midi où ils sont autorisés à sortir se laver un quart d’heure !
A partir du milieu du mois de Mai 1978, le sort de cinq des sept prisonniers de la maison n°1 s’est empiré encore, du fait que leurs jambes sont désormais entravées 24h/24 par trois appareils de tortures :
– le premier appareil entrave les jambes de Phagna Touby Lyfoung seul.
– le deuxième appareil lie une jambe de Phagna Phéng Phongsavanh à une autre du Commandant Sivilay.
– le troisième appareil lie une jambe du Général Bounpone Makthépharaks à une autre du Général Phasouk Sorasphak.
Tandis que les Généraux Chao Sinh Saysana et Atsaphanthong Pathammavong sont soumis à la corvée matinale de sortir et laver le “fût-toilette”.
De ces prisonniers autorises du gardien.
13) Il y a l’appel obligatoire des prisonniers chaque soir, à 19 heures avant le cocher, et chaque matin, à 5 heures, au réveil.
4.2 Le quotidien des prisonniers dans le camp-prison 01
a) Prisonniers de la prison A
Des 38 prisonniers de la prison A, 5 sont autorisés nommément à travailler dehors ! Tandis que tous les autres sont enfermés à l’intérieur sombre des maisons n°1 et n°2, 24h/24 et 7 jours sur 7, sauf le samedi en fin d’après-midi où ils sont autorisés à sortir se laver un quart d’heure !
A partir du milieu du mois de Mai 1978, le sort de cinq des sept prisonniers de la maison n°1 s’est empiré encore, du fait que leurs jambes sont désormais entravées 24h/24 par trois appareils de tortures :
– le premier appareil entrave les jambes de Phagna Touby Lyfoung seul.
– le deuxième appareil lie une jambe de Phagna Phéng Phongsavanh à une autre du Commandant Sivilay.
– le troisième appareil lie une jambe du Général Bounpone Makthépharaks à une autre du Général Phasouk Sorasphak.
Tandis que les Généraux Chao Sinh Saysana et Atsaphanthong Pathammavong sont soumis à la corvée matinale de sortir et laver le “fût-toilette”.
De ces prisonniers autorisés nommément à travailler dehors, deux (Khamphan Thammakhanty et Amkha Khanthamixay) sont affectés à la cuisine commune. Leur principale tâche consiste à faire du mauvais riz, rongé par les vers, et de préparer la soupe faite dans les premiers mois, seulement de sel, de feuilles et de racines sauvages. Plus tard, ils pourront, de temps à autre, l’assaisonner avec quelques boîtes de conserve d’origine vietnamienne.
Quant aux trois autres (Phoumy, Thong et Phimpha), ils sont affectés principalement à la coupe du bois pour tous les foyers des cuisines du camp.
D’autres tâches encore incombent à ces cinq prisonniers :
– cultiver et entretenir le petit raî de riz, le champ de manioc ainsi qu’une petite rizière. (Remarque :la récolte de cette dernière ne profite point aux prisonniers !).
– piler du riz et accomplir d’autres services aux personnels du camp.
– aller chercher sur leurs épaules, une fois par mois, des sacs de riz (en tout environ une tonne), déposés à 700 mètres du camp 01 par des prisonniers du camp 07.
Du 28 Décembre 1978 à Juin 1980, les autorités du camp n’ont fait tuer qu’un buffle pour nourrir tout le monde (personnels et leurs familles compris !). Un cadre a laissé entendre que c%és nommément à travailler dehors, deux (Khamphan Thammakhanty et Amkha Khanthamixay) sont affectés à la cuisine commune. Leur principale tâche consiste à faire du mauvais riz, rongé par les vers, et de préparer la soupe faite dans les premiers mois, seulement de sel, de feuilles et de racines sauvages. Plus tard, ils pourront, de temps à autre, l’assaisonner avec quelques boîtes de conserve d’origine vietnamienne.
Quant aux trois autres (Phoumy, Thong et Phimpha), ils sont affectés principalement à la coupe du bois pour tous les foyers des cuisines du camp.
D’autres tâches encore incombent à ces cinq prisonniers :
– cultiver et entretenir le petit raî de riz, le champ de manioc ainsi qu’une petite rizière. (Remarque :la récolte de cette dernière ne profite point aux prisonniers !).
– piler du riz et accomplir d’autres services aux personnels du camp.
– aller chercher sur leurs épaules, une fois par mois, des sacs de riz (en tout environ une tonne), déposés à 700 mètres du camp 01 par des prisonniers du camp 07.
Du 28 Décembre 1978 à Juin 1980, les autorités du camp n’ont fait tuer qu’un buffle pour nourrir tout le monde (personnels et leurs familles compris !). Un cadre a laissé entendre que c’était uniquement pour rappeler aux prisonniers le goût de la viande fraîche !
Vers le milieu d’Avril 1978, Thao Ninh, commandant du camp 01, a lu aux prisonniers le communiqué suivant :
” A cause des méfaits de la sécheresse dans tout le pays, la ration de riz de chaque prisonnier sera désormais de 4OO grammes par jour, et si nécessaire, sera diminuée encore.” Remarque : Vu la très mauvaise qualité du riz distribué, une fois grossièrement nettoyé et lavé, il ne restera en réalité pas plus de 250 grammes !).
De même, sa femme qui est infirmière, a annoncé que, dorénavant, le peu de médicaments dont elle dispose seront réservé aux seuls cas vraiment graves.
A partir d’Avril 1978, quelques légumes du potager et de manioc améliorent un peu l’ordinaire.
b) prisonniers de la prison B.
Les trois prisonniers sont soumis à un isolement total. Il est interdit à tout prisonnier de leur adresser la parole.
- le Prince héritier :
Chaque matin, il va chercher la ration journalière de riz pour les trois à l’entrepôt. Il a à faire, soit avec l’intendant soit avec la femme de Phéng Xay (le responsable politique). Ce riz est de très mauvaise 27était uniquement pour rappeler aux prisonniers le goût de la viande fraîche !
Vers le milieu d’Avril 1978, Thao Ninh, commandant du camp 01, a lu aux prisonniers le communiqué suivant :
” A cause des méfaits de la sécheresse dans tout le pays, la ration de riz de chaque prisonnier sera désormais de 4OO grammes par jour, et si nécessaire, sera diminuée encore.” Remarque : Vu la très mauvaise qualité du riz distribué, une fois grossièrement nettoyé et lavé, il ne restera en réalité pas plus de 250 grammes !).
De même, sa femme qui est infirmière, a annoncé que, dorénavant, le peu de médicaments dont elle dispose seront réservé aux seuls cas vraiment graves.
A partir d’Avril 1978, quelques légumes du potager et de manioc améliorent un peu l’ordinaire.
b) prisonniers de la prison B.
Les trois prisonniers sont soumis à un isolement total. Il est interdit à tout prisonnier de leur adresser la parole. - le Prince héritier :
Chaque matin, il va chercher la ration journalière de riz pour les trois à l’entrepôt. Il a à faire, soit avec l’intendant soit avec la femme de Phéng Xay (le responsable politique). Ce riz est de très mauvaise qualité, pourri, rongé par les vers en général ! La ration de sel lui est donnée pour une semaine. Chaque jour, il cultive un petit jardin potager à côté de la maison n°3, fait pousser légumes, piments, aubergines, etc… - la Reine :
Elle a pour principale tâche de faire la cuisine pour eux trois. - Le Roi :
Il aide au jardin potager, fabrique sa propre pipe, entasse des pierres pour en faire un banc. Il a planté trois papayers qui donnent de superbes papayes.
Le 1er Janvier 1978, jour du Nouvel An international, les deux cuisiniers ont réussi à offrir aux trois prisonniers de la prison B, par l’intermédiaire de la sentinelle particulièrement compréhensive ce jour-là, un cadeau très précieux en la circonstance : une assiette de riz couvert d’une couche de lait concentré bouilli ! En retour, le jour suivant, le prince héritier a obtenu l’autorisation de leur faire parvenir une botte de légumes de son potager, toujours par l’intermédiaire de la sentinelle. A l’intériequalité, pourri, rongé par les vers en général ! La ration de sel lui est donnée pour une semaine. Chaque jour, il cultive un petit jardin potager à côté de la maison n°3, fait pousser légumes, piments, aubergines, etc… - la Reine :
Elle a pour principale tâche de faire la cuisine pour eux trois. - Le Roi :
Il aide au jardin potager, fabrique sa propre pipe, entasse des pierres pour en faire un banc. Il a planté trois papayers qui donnent de superbes papayes.
Le 1er Janvier 1978, jour du Nouvel An international, les deux cuisiniers ont réussi à offrir aux trois prisonniers de la prison B, par l’intermédiaire de la sentinelle particulièrement compréhensive ce jour-là, un cadeau très précieux en la circonstance : une assiette de riz couvert d’une couche de lait concentré bouilli ! En retour, le jour suivant, le prince héritier a obtenu l’autorisation de leur faire parvenir une botte de légumes de son potager, toujours par l’intermédiaire de la sentinelle. A l’intérieur de la botte, trois pieds de salade-moutarde sont attachés ensemble par une ficelle de bambou. Selon Tiao Thongsouk, le demi-frère cadet du Roi, celà signifie que les trois souffrent beaucoup et sont dans une grande tristesse.
Au cours de l’année 1979, de 11h30 à 14h30, temps de repos pour les autres, au moment où le soleil est au zénith et tape très fort, le Roi et le Prince héritier sont conduits par un soldat armé à aller désherber le raî ou réparer la clôture du champ de manioc, le plus souvent aux endroits où la pente est la plus raide.
Au milieu de l’année 1979, il a été confié au Prince héritier la garde d’un buffle. Un jour, vers midi, avant d’aller manger, il l’attacha à un arbre. Derrière, à son insu, perfidement, un soldat le libéra. A son retour, ne voyant pas l’animal, le prince s’en alla faire le rapport au soldat de garde. Celui-ci lui reprocha alors brutalement et avec colère, d’être incapable de garder un buffle. Le prince, déchirant sa chemise, lui montra sa poitrine en lui disant : “Ce n’est pas la peine de tirer en l’air, tire sur moi !”. La Reine qui se trouvait à proximité, très effrayée, cria au prince de ne pas discuter. Le prince dit alors que mourir serait pour lui une délivrance. Cela valait mieux que d’endurer de telles brimadur de la botte, trois pieds de salade-moutarde sont attachés ensemble par une ficelle de bambou. Selon Tiao Thongsouk, le demi-frère cadet du Roi, celà signifie que les trois souffrent beaucoup et sont dans une grande tristesse.
Au cours de l’année 1979, de 11h30 à 14h30, temps de repos pour les autres, au moment où le soleil est au zénith et tape très fort, le Roi et le Prince héritier sont conduits par un soldat armé à aller désherber le raî ou réparer la clôture du champ de manioc, le plus souvent aux endroits où la pente est la plus raide.
Au milieu de l’année 1979, il a été confié au Prince héritier la garde d’un buffle. Un jour, vers midi, avant d’aller manger, il l’attacha à un arbre. Derrière, à son insu, perfidement, un soldat le libéra. A son retour, ne voyant pas l’animal, le prince s’en alla faire le rapport au soldat de garde. Celui-ci lui reprocha alors brutalement et avec colère, d’être incapable de garder un buffle. Le prince, déchirant sa chemise, lui montra sa poitrine en lui disant : “Ce n’est pas la peine de tirer en l’air, tire sur moi !”. La Reine qui se trouvait à proximité, très effrayée, cria au prince de ne pas discuter. Le prince dit alors que mourir serait pour lui une délivrance. Cela valait mieux que d’endurer de telles brimades et tortures.
Remarque: Il se trouve que ce jeune soldat est celui-là même qui a tué Son Excellence Touby Lyfoung d’une balle en plein coeur, un samedi du mois d’Avril 1979 ! C’était un très jeune soldat d’ethnie Lao Theung de 15 ou 16 ans.
A partir du milieu de l’année 1979, l’état de santé des trois prisonniers s’était considérablement dégradé.
Un jour du début de Janvier 1980, tandis que le prince était cloué au lit, gravement malade (il mourut deux semaines plus tard !), le Roi fut conduit par le même soldat à aller désherber le raî en lui intimant l’ordre de bien faire. Le roi lui dit qu’à Luang-Prabang, il avait déjà eu plusieurs occasions de travailler dans ses champs et ses rizières. Le jeune soldat lui cria alors : “Ne discutez pas ! Vous avez l’ordre de travailler, alors travaillez !”.
V. La fin tragique de la quasi-totalité des prisonniers du camp-prison 01.
Comme on l’a vu, les prisonniers y avaient été constamment soumis à de fortes pressions physiques et psychologiques. Ils y avaient vécu ou plutôt survécu dans des conditions inhumaines et dégradantes. Rapidement, la faim, la maladie, l’épuisement et le désespoires et tortures.
Remarque: Il se trouve que ce jeune soldat est celui-là même qui a tué Son Excellence Touby Lyfoung d’une balle en plein coeur, un samedi du mois d’Avril 1979 ! C’était un très jeune soldat d’ethnie Lao Theung de 15 ou 16 ans.
A partir du milieu de l’année 1979, l’état de santé des trois prisonniers s’était considérablement dégradé.
Un jour du début de Janvier 1980, tandis que le prince était cloué au lit, gravement malade (il mourut deux semaines plus tard !), le Roi fut conduit par le même soldat à aller désherber le raî en lui intimant l’ordre de bien faire. Le roi lui dit qu’à Luang-Prabang, il avait déjà eu plusieurs occasions de travailler dans ses champs et ses rizières. Le jeune soldat lui cria alors : “Ne discutez pas ! Vous avez l’ordre de travailler, alors travaillez !”.
V. La fin tragique de la quasi-totalité des prisonniers du camp-prison 01.
Comme on l’a vu, les prisonniers y avaient été constamment soumis à de fortes pressions physiques et psychologiques. Ils y avaient vécu ou plutôt survécu dans des conditions inhumaines et dégradantes. Rapidement, la faim, la maladie, l’épuisement et le désespoir allaient avoir raison de leur résistance. Ainsi, d’Octobre 1977 à Juin 1980, à un rythme accéléré, moururent 24 prisonniers sur 41 soit 60% du total. Parmi les survivants à cette date, un certain nombre allait les rejoindre dans les mois suivants, tandis que le reste était dan allaient avoir raison de leur résistance. Ainsi, d’Octobre 1977 à Juin 1980, à un rythme accéléré, moururent 24 prisonniers sur 41 soit 60% du total. Parmi les survivants à cette date, un certain nombre allait les rejoindre dans les mois suivants, tandis que le reste était dans un état physique d’épuisement tel que moins de la moitié d’entre eux pouvaient encore marcher sans aide !
Voici la liste des 24 premières victimes :
- Tiao Bovone : mort en Août 1978.
Demi-frère du Roi, ex-Gouverneur de la province de Houa-Khong au Nord-Laos. Arrêté au milieu de 1976 (12), puis envoyé dans une grotte-prison de Muong-Liêt et enfin au camp-prison 01 le 11 Novembre 1977. Enfermé 24h/24 dans la prison obscure, désespéré, affamé, squelettique, épuisé, ne pouvant manger durant deux semaines avant de mourir en Août 1978.
Son corps est enterré au point VH 432-745. - Tiao Sisavang (alias Tiao Keu) : mort en Septembre 1978.
C’est le 4ème enfant du Roi (second fils) et le gendre de Tiao Bovone. Diplômé d’une école supérieure d’agriculture de France, il était responsable du domaine agricole royal de Pak Xeuang à quelques dizaines de kilomètres à l’Est de Luang-Prabang. Arrêté en même temps que le roi au milieu de l’année 1976 (12), puis envoyé dans une grotte-prison de Muong-Liêt, ensuite au camp-prison 01 le 11 Novembre 1977. Désespéré de voir ses parents, son frère aîné et ses oncles séquestrés comme lui, ne pouvant bientôt plus manger, squels un état physique d’épuisement tel que moins de la moitié d’entre eux pouvaient encore marcher sans aide !
Voici la liste des 24 premières victimes : - Tiao Bovone : mort en Août 1978.
Demi-frère du Roi, ex-Gouverneur de la province de Houa-Khong au Nord-Laos. Arrêté au milieu de 1976 (12), puis envoyé dans une grotte-prison de Muong-Liêt et enfin au camp-prison 01 le 11 Novembre 1977. Enfermé 24h/24 dans la prison obscure, désespéré, affamé, squelettique, épuisé, ne pouvant manger durant deux semaines avant de mourir en Août 1978.
Son corps est enterré au point VH 432-745. - Tiao Sisavang (alias Tiao Keu) : mort en Septembre 1978.
C’est le 4ème enfant du Roi (second fils) et le gendre de Tiao Bovone. Diplômé d’une école supérieure d’agriculture de France, il était responsable du domaine agricole royal de Pak Xeuang à quelques dizaines de kilomètres à l’Est de Luang-Prabang. Arrêté en même temps que le roi au milieu de l’année 1976 (12), puis envoyé dans une grotte-prison de Muong-Liêt, ensuite au camp-prison 01 le 11 Novembre 1977. Désespéré de voir ses parents, son frère aîné et ses oncles séquestrés comme lui, ne pouvant bientôt plus manger, squelettique, épuisé, il est mort un matin de Septembre 1978. Avant de rendre l’âme, il a juste demandé à son voisin de lui trouver un peu d’alcool de riz et de lui apporter sa part de riz.
Son corps est enterré au point VH 438-745. - Général de Division Ouan Rattikoun : mort en Octobre 1978.
Ancien Commandant en Chef des Forces Armées Royales, une figure du maquis anti-français du temps de lutte pour l’Indépendance, membre du Conseil politique mixte de 1974, comme beaucoup de ses pairs, il a été convoqué à un Congrès à Viengxay en novembre 1975, y a été arrêté et envoyé au camp 05 B à Muong Sam Teua, enfin conduit au camp-prison 01 le 28 Octobre 1977. Enfermé 24h/24, atteint d’une dysenterie aiguë, sans soin, sans médicaments, ne pouvant manger, squelettique, épuisé, il est mort en Octobre 1978. Avant de rendre l’âme, il a juste demandé à manger de la patate douce.
Son corps est enterré au point VH 439-745. - Tiao Thongsouk : mort en Octobre 1978.
C’est un autre demi-frère du roi, ex-chef de protocole du palais royal, arrêté à Luang-Prabang en 1976 (12), envoyé dans une grotte-prison de Muong-Liêt, ensuite au camp-prison 01 le 11 Novembre 1977. Enfermé 24h/24, squelettique, affamé%ettique, épuisé, il est mort un matin de Septembre 1978. Avant de rendre l’âme, il a juste demandé à son voisin de lui trouver un peu d’alcool de riz et de lui apporter sa part de riz.
Son corps est enterré au point VH 438-745. - Général de Division Ouan Rattikoun : mort en Octobre 1978.
Ancien Commandant en Chef des Forces Armées Royales, une figure du maquis anti-français du temps de lutte pour l’Indépendance, membre du Conseil politique mixte de 1974, comme beaucoup de ses pairs, il a été convoqué à un Congrès à Viengxay en novembre 1975, y a été arrêté et envoyé au camp 05 B à Muong Sam Teua, enfin conduit au camp-prison 01 le 28 Octobre 1977. Enfermé 24h/24, atteint d’une dysenterie aiguë, sans soin, sans médicaments, ne pouvant manger, squelettique, épuisé, il est mort en Octobre 1978. Avant de rendre l’âme, il a juste demandé à manger de la patate douce.
Son corps est enterré au point VH 439-745. - Tiao Thongsouk : mort en Octobre 1978.
C’est un autre demi-frère du roi, ex-chef de protocole du palais royal, arrêté à Luang-Prabang en 1976 (12), envoyé dans une grotte-prison de Muong-Liêt, ensuite au camp-prison 01 le 11 Novembre 1977. Enfermé 24h/24, squelettique, affamé, épuisé, incapable de manger ni boire durant une semaine avant de mourir dans une nuit du mois d’Octobre 1978. Ses compagnons d’infortune ne s’en sont rendus compte qu’au petit matin à 5 heures, au moment de l’appel réglementaire.
Son corps est enterré au point VH 439-745. - Général de Brigade Kane Insisiengmay : mort en Novembre 1978.
Ex-chef de la direction stratégique du haut commandement des F.A.R., atteint de diabète, enfermé 24h/24 , constamment taraudé par la faim, squelettique, épuisé, il est mort peu avant midi , un jour de Novembre 1978.
Son corps est enterré au point VH 438-745. - Général de Brigade Thao Ly Lithilusa : mort en Novembre 1978.
Ex-chef de la direction des informations du haut commandement des F.A.R., ex-commandant de la brigade “faucon”. Enfermé 24h/24, affamé, squelettique, épuisé, incapable de manger ni dormir durant des jours avant de mourir en Novembre 1978.
Son corps est enterré au point VH 438-745. - Son Excellence Bong Souvannavong: mort en Décembre 1978.
Président-fondateur du Parti “Union Lao”, ex-Président de l’Assemblée Constituante de 1947, ex-Député, arrêté en Octobre 1975 à Vie2C épuisé, incapable de manger ni boire durant une semaine avant de mourir dans une nuit du mois d’Octobre 1978. Ses compagnons d’infortune ne s’en sont rendus compte qu’au petit matin à 5 heures, au moment de l’appel réglementaire.
Son corps est enterré au point VH 439-745. - Général de Brigade Kane Insisiengmay : mort en Novembre 1978.
Ex-chef de la direction stratégique du haut commandement des F.A.R., atteint de diabète, enfermé 24h/24 , constamment taraudé par la faim, squelettique, épuisé, il est mort peu avant midi , un jour de Novembre 1978.
Son corps est enterré au point VH 438-745. - Général de Brigade Thao Ly Lithilusa : mort en Novembre 1978.
Ex-chef de la direction des informations du haut commandement des F.A.R., ex-commandant de la brigade “faucon”. Enfermé 24h/24, affamé, squelettique, épuisé, incapable de manger ni dormir durant des jours avant de mourir en Novembre 1978.
Son corps est enterré au point VH 438-745. - Son Excellence Bong Souvannavong: mort en Décembre 1978.
Président-fondateur du Parti “Union Lao”, ex-Président de l’Assemblée Constituante de 1947, ex-Député, arrêté en Octobre 1975 à Vientiane et emprisonné à la prison de Sam Khé avant d’être envoyé dans la grotte-prison de Muong-Liêt et enfin au camp-prison 01 le 11 Novembre 1977. Jusqu’au dernier instant, son moral n’avait jamais été en berne, seulement le corps ne pouvait plus suivre à cause de l’âge, du manque de nourriture, de médicaments et de liberté de mouvement. Enfermé 24h/24, affamé, squelettique, épuisé, incapable d’aller à la selle durant une semaine entière, les lavements de fortune effectués par un autre prisonnier lui ont permis de reprendre un peu conscience avant de mourir trois jours plus tard, en Novembre 1978.
Son corps est enterré au point VH 438-745. - Tiao Souk Bouavong: mort en Décembre 1978.
Parent et proche collaborateur de Souvanna-Phouma (5), ancien Gouverneur de Houa Phan, ex-ministre des Travaux Publics et des Télécommunications du gouvernement de coalition de 1974, il fut arrêté à Vientiane et envoyé dans la grotte-prison de Muong-Liêt puis au camp-prison 01 le 15 Novembre 1977. Enfermé 24h/24, affamé, squelettique, épuisé, il est mort en Décembre 1978.
Son corps est enterré au point VH 438-745. - Général de Division Phasouk Sorasphak : mort en Mars 1979.
Ex-commandant de la 4ntiane et emprisonné à la prison de Sam Khé avant d’être envoyé dans la grotte-prison de Muong-Liêt et enfin au camp-prison 01 le 11 Novembre 1977. Jusqu’au dernier instant, son moral n’avait jamais été en berne, seulement le corps ne pouvait plus suivre à cause de l’âge, du manque de nourriture, de médicaments et de liberté de mouvement. Enfermé 24h/24, affamé, squelettique, épuisé, incapable d’aller à la selle durant une semaine entière, les lavements de fortune effectués par un autre prisonnier lui ont permis de reprendre un peu conscience avant de mourir trois jours plus tard, en Novembre 1978.
Son corps est enterré au point VH 438-745. - Tiao Souk Bouavong: mort en Décembre 1978.
Parent et proche collaborateur de Souvanna-Phouma (5), ancien Gouverneur de Houa Phan, ex-ministre des Travaux Publics et des Télécommunications du gouvernement de coalition de 1974, il fut arrêté à Vientiane et envoyé dans la grotte-prison de Muong-Liêt puis au camp-prison 01 le 15 Novembre 1977. Enfermé 24h/24, affamé, squelettique, épuisé, il est mort en Décembre 1978.
Son corps est enterré au point VH 438-745. - Général de Division Phasouk Sorasphak : mort en Mars 1979.
Ex-commandant de la 4ème région militaire (Paksé), Ex-chef d’Etat-major des F.A.R., arrêté au camp de Chinaîmo à Vientiane, puis envoyé au camp 05 B à Sam Teua le 22 Octobre 1975, enfin au camp-prison 01 en Octobre 1977. Enfermé 24h/24, enchaîné des jambes, affamé, squelettique, épuisé, il est mort en Mars 1979.
Son corps est enterré au point VH 438-735. - Son Excellence Phéng Phongsavanh : mort en Mars 1979.
Il fut un proche et fidèle collaborateur de Souvanna-Phouma (5), son représentant personnel à toutes les négociations de paix et de réconciliation avec le NLHX, faisant partie de tous les gouvernements successifs, ex-ministre de l’Intérieur du gouvernement de coalition de 1974, ex-représentant de la partie de Vientiane signataire des Accords sur la reconstruction de la paix et la réconciliation au Laos, invité à un congrès à Viengxay et à visiter le site dit historique, en Novembre 1975, il y fut arrêté puis envoyé au camp 05 B à Sam Teua avant d’être conduit au camp-prison 01 en Octobre 1977. Enfermé 24h/24, eème région militaire (Paksé), Ex-chef d’Etat-major des F.A.R., arrêté au camp de Chinaîmo à Vientiane, puis envoyé au camp 05 B à Sam Teua le 22 Octobre 1975, enfin au camp-prison 01 en Octobre 1977. Enfermé 24h/24, enchaîné des jambes, affamé, squelettique, épuisé, il est mort en Mars 1979.
Son corps est enterré au point VH 438-735. - Son Excellence Phéng Phongsavanh : mort en Mars 1979.
Il fut un proche et fidèle collaborateur de Souvanna-Phouma (5), son représentant personnel à toutes les négociations de paix et de réconciliation avec le NLHX, faisant partie de tous les gouvernements successifs, ex-ministre de l’Intérieur du gouvernement de coalition de 1974, ex-représentant de la partie de Vientiane signataire des Accords sur la reconstruction de la paix et la réconciliation au Laos, invité à un congrès à Viengxay et à visiter le site dit historique, en Novembre 1975, il y fut arrêté puis envoyé au camp 05 B à Sam Teua avant d’être conduit au camp-prison 01 en Octobre 1977. Enfermé 24h/24, enchaîné des jambes, affamé, squelettique, épuisé, il est mort en Octobre 1979.
Son corps est enterré au point VH 438-745. - Son Excellence Soukan Vilaysane : mort en Mars 1979.
Ex-Vice-ministre de la Justice du gouvernement de coalition de 1974, ex-Secrétaire-Général du Parti Neutraliste de Souvanna-Phouma (5), ex-Président du Comité pour le neutralisation de Vientiane et de Luang-Prabang, ex-Directeur de la police nationale, invité à un congrès à Viengxay et à visiter le site historique, en Novembre 1975, il y fut arrêté et envoyé au camp 05 B à Sam Teua avant d’être conduit au camp-prison 01 en Octobre 1977. Enfermé 24h/24, affamé, squelettique, épuisé, il s’est débattu dans le coma durant 2 jours et 2 nuits avant de rendre l’âme en Mars 1979.
Son corps est enterré au point VH 438-745. - Phagna Touby Lyfoung : mort en Avril 1979.
Vice-ministre des Postes et Télécommunications du gouvernement de coalition de 1974, chef reconnu et respecté de l’ethnie Hmong, il fut arrêté à Viengxay comme beaucoup de ses collègues de la partie de Vientiane, envoyé au camp 05 B à Sam Teua, puis conduit au camp-prison 01 en Octobre 1977. Enfermé 24h/24, les jambes enchaînées, squnchaîné des jambes, affamé, squelettique, épuisé, il est mort en Octobre 1979.
Son corps est enterré au point VH 438-745. - Son Excellence Soukan Vilaysane : mort en Mars 1979.
Ex-Vice-ministre de la Justice du gouvernement de coalition de 1974, ex-Secrétaire-Général du Parti Neutraliste de Souvanna-Phouma (5), ex-Président du Comité pour le neutralisation de Vientiane et de Luang-Prabang, ex-Directeur de la police nationale, invité à un congrès à Viengxay et à visiter le site historique, en Novembre 1975, il y fut arrêté et envoyé au camp 05 B à Sam Teua avant d’être conduit au camp-prison 01 en Octobre 1977. Enfermé 24h/24, affamé, squelettique, épuisé, il s’est débattu dans le coma durant 2 jours et 2 nuits avant de rendre l’âme en Mars 1979.
Son corps est enterré au point VH 438-745. - Phagna Touby Lyfoung : mort en Avril 1979.
Vice-ministre des Postes et Télécommunications du gouvernement de coalition de 1974, chef reconnu et respecté de l’ethnie Hmong, il fut arrêté à Viengxay comme beaucoup de ses collègues de la partie de Vientiane, envoyé au camp 05 B à Sam Teua, puis conduit au camp-prison 01 en Octobre 1977. Enfermé 24h/24, les jambes enchaînées, squelettique, épuisé, ébranlé mentalement dans les derniers jours de sa vie, il a été assassiné d’une balle en plein coeur par un jeune gardien de 15 ans d’ethnie Lao Theung pendant son bain hebdomadaire, un samedi après-midi du mois d’Avril 1979. Phéng Xay, le responsable politique du camp, a donné l’ordre à Phoumi, à Thong et à Phimpha d’aller chercher la couverture du mort, de l’enrouler dedans, de l’attacher à un bâton de bois puis d’aller l’enterrer.
Son corps est enterré au point VH 438-745. - M. Issara Don Sasorith : mort en Juin 1979.
Diplômé d’une des grandes écoles d’ingénieur de France, membre actif et l’un des responsables du parti “la voix des jeunes”, fils de l’expremier ministre Katay Don Sasorith bien connu pour sa politique nationaliste pro-occidentale, anti-communiste et anti-hégémoniste vietnamien. Conduit en Décembre 1975 au camp 04 à Muong Hang, puis au camp 05 B à Sam Teua en 1976, enfin au camp-prison 01 en Octobre 1977. Enfermé 24h/24, affamé, squelettique, épuisé, il est entré dans le coma durant 3 jours et 3 nuits avant de mourir au milieu du mois de Juin 1979.
Son corps est enterré au point VH 438-745. - Capitaine Seri Sayakham : mort en Juillet 1979.
elettique, épuisé, ébranlé mentalement dans les derniers jours de sa vie, il a été assassiné d’une balle en plein coeur par un jeune gardien de 15 ans d’ethnie Lao Theung pendant son bain hebdomadaire, un samedi après-midi du mois d’Avril 1979. Phéng Xay, le responsable politique du camp, a donné l’ordre à Phoumi, à Thong et à Phimpha d’aller chercher la couverture du mort, de l’enrouler dedans, de l’attacher à un bâton de bois puis d’aller l’enterrer.
Son corps est enterré au point VH 438-745. - M. Issara Don Sasorith : mort en Juin 1979.
Diplômé d’une des grandes écoles d’ingénieur de France, membre actif et l’un des responsables du parti “la voix des jeunes”, fils de l’expremier ministre Katay Don Sasorith bien connu pour sa politique nationaliste pro-occidentale, anti-communiste et anti-hégémoniste vietnamien. Conduit en Décembre 1975 au camp 04 à Muong Hang, puis au camp 05 B à Sam Teua en 1976, enfin au camp-prison 01 en Octobre 1977. Enfermé 24h/24, affamé, squelettique, épuisé, il est entré dans le coma durant 3 jours et 3 nuits avant de mourir au milieu du mois de Juin 1979.
Son corps est enterré au point VH 438-745. - Capitaine Seri Sayakham : mort en Juillet 1979.
Jeune officier de la direction du Matériel, à l’esprit libre et au franc parler, il a été à Chinaîmo et envoyé au camp 06 à Muong Et le 22 Juillet 1975, puis conduit au camp 05 B à Sam Teua en 1976, enfin au camp-prison 01 en Octobre 1977. Enfermé 24h/24, affamé, il mangeait tout ce qui lui tombait sous la main, squelettique, épuisé, il a connu une fin particulièrement horrible en vomissant du fiel par la bouche tout en expulsant concomitamment de la matière fécale par l’anus sans discontinuité jusqu’à l’asphyxie !
Son corps est enterré au point VH 348-745. - Tiao Manivong Khammao : mort en Juillet 1979.
Neveu du Roi, licencié en Droit de la faculté de Toulouse, titulaire d’un diplôme d’études supérieures (D.E.S.) de la faculté de Droit de Paris, il était chef du service de Secrétariat du palais royal et a été arrêté en même temps que le Roi en 1976 (12) et envoyé dans la grotte-prison à Muong-Lièt puis conduit au camp-prison 01 en Novembre 1977.
Enfermé 24h/24, ses lunett
Jeune officier de la direction du Matériel, à l’esprit libre et au franc parler, il a été à Chinaîmo et envoyé au camp 06 à Muong Et le 22 Juillet 1975, puis conduit au camp 05 B à Sam Teua en 1976, enfin au camp-prison 01 en Octobre 1977. Enfermé 24h/24, affamé, il mangeait tout ce qui lui tombait sous la main, squelettique, épuisé, il a connu une fin particulièrement horrible en vomissant du fiel par la bouche tout en expulsant concomitamment de la matière fécale par l’anus sans discontinuité jusqu’à l’asphyxie !
Son corps est enterré au point VH 348-745. - Tiao Manivong Khammao : mort en Juillet 1979.
Neveu du Roi, licencié en Droit de la faculté de Toulouse, titulaire d’un diplôme d’études supérieures (D.E.S.) de la faculté de Droit de Paris, il était chef du service de Secrétariat du palais royal et a été arrêté en même temps que le Roi en 1976 (12) et envoyé dans la grotte-prison à Muong-Lièt puis conduit au camp-prison 01 en Novembre 1977.
Enfermé 24h/24, ses lunettes de myope confisquées, affamé, squelettique, épuisé, il est mort dans son sommeil, une nuit de Juillet 1979.
Son corps est enterré au point VH 438-745. - Commandant Sivilay : mort en Octobre 1979.
Ex-officier du NLHX (2), il s’était rallié aux F.A.R. dans la 4ème RM (Paksé). Arrêté à Chinaîmo (Etat-Major de Vientiane), envoyé au camp 06 à Muong Et le 22 Juillet 1975, puis conduit au camp 05 B à Sam Teua en Juin 1976, enfin conduit au camp-prison 01 en Novembre 1977. Enfermé 24h/24, enchaîné des jambes, affamé, rongé par la malaria, squelettique, épuisé, il est mort en Octobre 1979.
Son corps est enterré au point VH 438-745.
Remarque : En Janvier 1980, le Sous-lieutenant Boun Gnaî, le nouveau commandant du camp-prison 01 a procédé à une nouvelle répartition des prisonniers survivants dans les maisons n°1 et n°2 de la prison A. :
Les cinq prisonniers autorisés à travailler dehors de la maison n°2 sont déplacés dans la maison (n°1, tandis que les survivants de la maison n°1 sont déplacés dans la maison n°2 où ils y sont (enchaînés des jambes ! Ces trois malheureux survivants de la maison n°1 sont :
– le Général Bounpone Makthépharaks
Son corps est enterré au point VH 438-745. - Commandant Sivilay : mort en Octobre 1979.
Ex-officier du NLHX (2), il s’était rallié aux F.A.R. dans la 4ème RM (Paksé). Arrêté à Chinaîmo (Etat-Major de Vientiane), envoyé au camp 06 à Muong Et le 22 Juillet 1975, puis conduit au camp 05 B à Sam Teua en Juin 1976, enfin conduit au camp-prison 01 en Novembre 1977. Enfermé 24h/24, enchaîné des jambes, affamé, rongé par la malaria, squelettique, épuisé, il est mort en Octobre 1979.
Son corps est enterré au point VH 438-745.
Remarque : En Janvier 1980, le Sous-lieutenant Boun Gnaî, le nouveau commandant du camp-prison 01 a procédé à une nouvelle répartition des prisonniers survivants dans les maisons n°1 et n°2 de la prison A. :
Les cinq prisonniers autorisés à travailler dehors de la maison n°2 sont déplacés dans la maison (n°1, tandis que les survivants de la maison n°1 sont déplacés dans la maison n°2 où ils y sont (enchaînés des jambes ! Ces trois malheureux survivants de la maison n°1 sont :
– le Général Bounpone Makthépharaks
– le Général Chao Sinh Saysana
– Phya Khamchanh Pradith. - Général de Brigade Thongphanh Knoksy : mort en Janvier 1980.
Ex-porte-parole du ministère de la Défense nationale du gouvernement royal, envoyé au camp 06 à Muong Et en 1975, puis au camp 05 B à Sam Teua en 1976, il fut enfin conduit au camp-prison 01 en Novembre 1977. Enfermé 24h/24, affamé, squelettique, épuisé, il est mort dans son sommeil, une nuit de Janvier 1980.
Son corps est enterré au point VH 438-745. - Le prince héritier Vongsavang : mort en Janvier 1980.
Arrêté à Luang-Prabang en 1976 (12) et envoyé dans une résidence surveillée à Viengxay, puis conduit au camp-prison 01 le 24 Novembre 1977. Il a été soumis à de très fortes pressions psychologiques et physiques : ration de riz diminuée, brimades et intimidations des gardiens, travailler pendant les plus durs moments de la journée, manque de soins et de médicaments…Au début de Janvier 1980, gravement malade, il n’a pu sortir de la maison durant deux semaines. Puis un jour, vers 10h30, la reine sortit de la maison et cria vers la sentinelle, lui annonçant la mort du prince. Quelques instants après, Thongsi et Phéng Xay, respectivement responsable politir>- le Général Chao Sinh Saysana
– Phya Khamchanh Pradith. - Général de Brigade Thongphanh Knoksy : mort en Janvier 1980.
Ex-porte-parole du ministère de la Défense nationale du gouvernement royal, envoyé au camp 06 à Muong Et en 1975, puis au camp 05 B à Sam Teua en 1976, il fut enfin conduit au camp-prison 01 en Novembre 1977. Enfermé 24h/24, affamé, squelettique, épuisé, il est mort dans son sommeil, une nuit de Janvier 1980.
Son corps est enterré au point VH 438-745. - Le prince héritier Vongsavang : mort en Janvier 1980.
Arrêté à Luang-Prabang en 1976 (12) et envoyé dans une résidence surveillée à Viengxay, puis conduit au camp-prison 01 le 24 Novembre 1977. Il a été soumis à de très fortes pressions psychologiques et physiques : ration de riz diminuée, brimades et intimidations des gardiens, travailler pendant les plus durs moments de la journée, manque de soins et de médicaments…Au début de Janvier 1980, gravement malade, il n’a pu sortir de la maison durant deux semaines. Puis un jour, vers 10h30, la reine sortit de la maison et cria vers la sentinelle, lui annonçant la mort du prince. Quelques instants après, Thongsi et Phéng Xay, respectivement responsable politique et responsable militaire, vinrent jeter un coup d’oeil. Puis ils donnèrent l’ordre aux sieurs Phimpha et Thong d’enrouler le mort dans sa propre couverture et de l’attacher à un bâton de bois, puis de jeter son drap dessus. Après ils désignèrent Amkha, Khanthamixay et Phimpha comme porteurs, et donnèrent l’ordre à Khamphan Thammakhanty de prendre pioche et pelle. Enfin, tout ce monde s’en alla enterrer le prince Vongsavang sous la direction du sieur Thongsi escorté de cinq soldats. Quand la fosse fut creusée à une profondeur d’à peine 50 cm, Thongsi donna l’ordre de descendre le corps puis de le couvrir de terre. Quand tout fut fini, quelqu’un voulut planter le bâton en tête de la fosse mais Thongsi donna l’ordre de le ramener au camp afin de le réutiliser pour d’autres morts !
Son corps est enterré au point VH 438-745. - S.A.R. Tiao Souphantharangsi : mort en Février 1980.
Le seul vrai frère du roi (même père/même mère), Secrétaire-Général du palais royal, arrêté au même moment que lque et responsable militaire, vinrent jeter un coup d’oeil. Puis ils donnèrent l’ordre aux sieurs Phimpha et Thong d’enrouler le mort dans sa propre couverture et de l’attacher à un bâton de bois, puis de jeter son drap dessus. Après ils désignèrent Amkha, Khanthamixay et Phimpha comme porteurs, et donnèrent l’ordre à Khamphan Thammakhanty de prendre pioche et pelle. Enfin, tout ce monde s’en alla enterrer le prince Vongsavang sous la direction du sieur Thongsi escorté de cinq soldats. Quand la fosse fut creusée à une profondeur d’à peine 50 cm, Thongsi donna l’ordre de descendre le corps puis de le couvrir de terre. Quand tout fut fini, quelqu’un voulut planter le bâton en tête de la fosse mais Thongsi donna l’ordre de le ramener au camp afin de le réutiliser pour d’autres morts !
Son corps est enterré au point VH 438-745. - S.A.R. Tiao Souphantharangsi : mort en Février 1980.
Le seul vrai frère du roi (même père/même mère), Secrétaire-Général du palais royal, arrêté au même moment que le roi en 1976 (12) à Luang-Prabang, puis envoyé dans la grotte-prison de Muong Lièt, et enfin conduit au camp-prison 01 le 11 Novembre 1977. Enfermé 24h/24, désespéré, affamé, squelettique, épuisé, il est mort dans son sommeil en Février 1980.
Son corps est enterré au point VH 438-745 par Amkha Khanthamixay, Khamphan Thammakhanty et Thong. - Sa Majesté le roi Sisavang Vatthana : mort à la mi-Mars 1980.
Contraint par les armes de quitter Luang-Prabang pour une résidence surveillée à Muong Viengxay en 1976 (12) , ensuite conduit au camp-prison 01 le 24 Novembre 1977. Désespéré d’avoir été trompé par les dirigeants du NLHX, contraint de travailler dur surtout de 11h30 à 14h au moment où le soleil tape fort, manquant de nourriture et de médicaments, affamé, épuisé, il est mort à la mi-Mars 1980.
Son corps est enterré au point VH 438-745 par Amkha Khanthamixay, Phoumi, Thong et Phimpha.
Remarque: Deux semaines après la mort du roi, la reine Khamphoui fut transférée à la prison 07 du village Sob Hao . - Phya Khamchanh Pradith: mort en Mai 1980.
Neutraliste très fidèle à Souvanna-Phouma (5), ex-haut fonctionnaire, ex-Ambassadeur à l’O.N.U. puis en Austre roi en 1976 (12) à Luang-Prabang, puis envoyé dans la grotte-prison de Muong Lièt, et enfin conduit au camp-prison 01 le 11 Novembre 1977. Enfermé 24h/24, désespéré, affamé, squelettique, épuisé, il est mort dans son sommeil en Février 1980.
Son corps est enterré au point VH 438-745 par Amkha Khanthamixay, Khamphan Thammakhanty et Thong. - Sa Majesté le roi Sisavang Vatthana : mort à la mi-Mars 1980.
Contraint par les armes de quitter Luang-Prabang pour une résidence surveillée à Muong Viengxay en 1976 (12) , ensuite conduit au camp-prison 01 le 24 Novembre 1977. Désespéré d’avoir été trompé par les dirigeants du NLHX, contraint de travailler dur surtout de 11h30 à 14h au moment où le soleil tape fort, manquant de nourriture et de médicaments, affamé, épuisé, il est mort à la mi-Mars 1980.
Son corps est enterré au point VH 438-745 par Amkha Khanthamixay, Phoumi, Thong et Phimpha.
Remarque: Deux semaines après la mort du roi, la reine Khamphoui fut transférée à la prison 07 du village Sob Hao . - Phya Khamchanh Pradith: mort en Mai 1980.
Neutraliste très fidèle à Souvanna-Phouma (5), ex-haut fonctionnaire, ex-Ambassadeur à l’O.N.U. puis en Australie, il fut un érudit et un poète bien connu des milieux intellectuels Lao d’alors, rappelé à Vientiane en 1975 et envoyé à un soi-disant “congrès” à Muong Viengxay en Novembre 1975. Comme les autres, il y fut arrêté et conduit au camp 04 à Na Pha au bord de la rivière Nam Sim (à 7 kms de Viengxay), puis au nouveau camp 04 à Muong Hang, ensuite au camp 05 B à Sam Teua en 1976? Et enfin conduit au camp-prison 01 en Novembre 1977. Enfermé 24h/24, affamé, squelettique, épuisé, il est mort en Mai 1980.
Son corps est enterré au point VH 438-745. - Phagna Liène Phavongviengkham : mort en Mai 1980.
Ex-Ambassadeur en Chine populaire, rappelé à Vientiane en 1975 il fut convoqué au “congrès” de Viengxay, arrêté, il fut envoyé au camp 04 puis au camp 04 B à Sam Teua en 1976, et conduit au camp-prison 01 en Novembre 1977. Enfermé 24h/24, affamé, squelettique, épuisé, il est mort en Mai 1989, un matin vers 5h..
Son corps est enterré au point VH 438-745. - Général de Corps d’Armée Bounpone Makthépharaks : mort en Mars 1980.
Commandant en chef des Forces Armées Royales, il est décédé quelques jours seulement après Sa Majesté Sri Savang Vatthana.
Sonalie, il fut un érudit et un poète bien connu des milieux intellectuels Lao d’alors, rappelé à Vientiane en 1975 et envoyé à un soi-disant “congrès” à Muong Viengxay en Novembre 1975. Comme les autres, il y fut arrêté et conduit au camp 04 à Na Pha au bord de la rivière Nam Sim (à 7 kms de Viengxay), puis au nouveau camp 04 à Muong Hang, ensuite au camp 05 B à Sam Teua en 1976? Et enfin conduit au camp-prison 01 en Novembre 1977. Enfermé 24h/24, affamé, squelettique, épuisé, il est mort en Mai 1980.
Son corps est enterré au point VH 438-745. - Phagna Liène Phavongviengkham : mort en Mai 1980.
Ex-Ambassadeur en Chine populaire, rappelé à Vientiane en 1975 il fut convoqué au “congrès” de Viengxay, arrêté, il fut envoyé au camp 04 puis au camp 04 B à Sam Teua en 1976, et conduit au camp-prison 01 en Novembre 1977. Enfermé 24h/24, affamé, squelettique, épuisé, il est mort en Mai 1989, un matin vers 5h..
Son corps est enterré au point VH 438-745. - Général de Corps d’Armée Bounpone Makthépharaks : mort en Mars 1980.
Commandant en chef des Forces Armées Royales, il est décédé quelques jours seulement après Sa Majesté Sri Savang Vatthana.
Son corps est enterré au point VH 438-745.
VI. Le purgatoire continue pour les rares survivants.
En Juin 1980, le camp-prison 01 fut fermé. Ses quinze prisonniers survivants furent conduits au camp 01 bis qui se trouve dans le même périmètre que le camp-prison 07, dans la partie externe de la vallée et plus près du fleuve Nam Ma. Leur état physique était plus que critique :
- dans un état comateux : le Général Bounchanh Savatphayphan;
- ne pouvant se lever ni s’asseoir : le Colonel de police Khammouk Phéngsi Aroun;
- ne pouvant marcher seul : le Général Atsaphanthong Phathammavong, le général de police Héng Saythavy, le Général Bounleut Sanichanh;
- pouvant à pein corps est enterré au point VH 438-745.
VI. Le purgatoire continue pour les rares survivants.
En Juin 1980, le camp-prison 01 fut fermé. Ses quinze prisonniers survivants furent conduits au camp 01 bis qui se trouve dans le même périmètre que le camp-prison 07, dans la partie externe de la vallée et plus près du fleuve Nam Ma. Leur état physique était plus que critique : - dans un état comateux : le Général Bounchanh Savatphayphan;
- ne pouvant se lever ni s’asseoir : le Colonel de police Khammouk Phéngsi Aroun;
- ne pouvant marcher seul : le Général Atsaphanthong Phathammavong, le général de police Héng Saythavy, le Général Bounleut Sanichanh;
- pouvant à peine marcher seul mais lentement : le Général Bounthieng Vènevongsoth, le Général Nouphet Daoheuang, le Général de police Kavin Kèonakhone;
- pouvant encore marcher normalement : le Colonel Amkha Khanthamixay, Phoumi Phanvongsa, le Colonel Khamphan Thammakhanty, Thong, Phimpha, le Général Chao Sinh Saysana, le Général Rattanbanleung Chounlamany.
Au camp-prison 07 où les conditions étaient à peine moins sévères, un grand nombre d’entre eux allaient encore mourir dans les mois suivants.
Les quelques rares survivants allaient, pendant des années encore, passer par plusieurs camps de travail et de rééducation politique disséminés à travers la province de Houa Phan avant d’être enfin libérés.
L’auteur du présent récit fait partie de ces rares rescapés.
Post-Scriptum
A. Les éléments de ce récit proviennent de la traduction des notes de mémoire personnelle du Colonel Khamphan Thammakhanty, témoin direct et l’un des rares rescapés du terrible camp-prison 01.
Ayant miraculeusement survécu à presque 2 ans de l’enfer du camp-prison 01 et à plus de 12 ans de camps de travail et de rééducation politique en passant par le camp-prison de Sob Hao, il fut libéré en 1989. Actuellement%e marcher seul mais lentement : le Général Bounthieng Vènevongsoth, le Général Nouphet Daoheuang, le Général de police Kavin Kèonakhone; - pouvant encore marcher normalement : le Colonel Amkha Khanthamixay, Phoumi Phanvongsa, le Colonel Khamphan Thammakhanty, Thong, Phimpha, le Général Chao Sinh Saysana, le Général Rattanbanleung Chounlamany.
Au camp-prison 07 où les conditions étaient à peine moins sévères, un grand nombre d’entre eux allaient encore mourir dans les mois suivants.
Les quelques rares survivants allaient, pendant des années encore, passer par plusieurs camps de travail et de rééducation politique disséminés à travers la province de Houa Phan avant d’être enfin libérés.
L’auteur du présent récit fait partie de ces rares rescapés.
Post-Scriptum
A. Les éléments de ce récit proviennent de la traduction des notes de mémoire personnelle du Colonel Khamphan Thammakhanty, témoin direct et l’un des rares rescapés du terrible camp-prison 01.
Ayant miraculeusement survécu à presque 2 ans de l’enfer du camp-prison 01 et à plus de 12 ans de camps de travail et de rééducation politique en passant par le camp-prison de Sob Hao, il fut libéré en 1989. Actuellement, il réside à Portland dans l’état de l’Oregon, aux Etats-Unis d’Amérique. Désormais, il se trouve en liberté, mais il est toujours habité par cette volonté chevillée au coeur de porter témoignage afin de rompre le silence et l’indifférence qui entourent les goulags laotiens. Son récit minutieux jusque dans ses détails, témoigne de sa fidélité au devoir de mémoire envers tous ses compagnons d’infortune qui n’ont pas survécu.
B. La mise en forme de ce récit, les commentaires et les remarques sont du traducteur, lui-même ancien prisonnier du camp 04.
C. Nous voudrions exprimer ici nos remerciements à S.A.R.Tiao Sayavong, ex-Général, Commandant de la 1ère RM (Luang-Prabang), éminent membre de la famille royale, demi-frère du roi Savang Vatthana. Il a lui-même survécu aux dures épreuves des camps communistes sans qui la traduction en français et la large diffusion de récit n’aurait peut-être pas eu lieu.
Descendant direct des monarques lao et l’un des fils de Sa Majesté le Roi Sri Savangvong (1886-1959), le Général de Brigade Tiao Sayavong a passé 16 ans de sa vie en détention forcée (1975-1991)dans la province de Houa Phan.
Glossaire présenté par le C.L.D.D.H.
1) Cotation géographique figuran2C il réside à Portland dans l’état de l’Oregon, aux Etats-Unis d’Amérique. Désormais, il se trouve en liberté, mais il est toujours habité par cette volonté chevillée au coeur de porter témoignage afin de rompre le silence et l’indifférence qui entourent les goulags laotiens. Son récit minutieux jusque dans ses détails, témoigne de sa fidélité au devoir de mémoire envers tous ses compagnons d’infortune qui n’ont pas survécu.
B. La mise en forme de ce récit, les commentaires et les remarques sont du traducteur, lui-même ancien prisonnier du camp 04.
C. Nous voudrions exprimer ici nos remerciements à S.A.R.Tiao Sayavong, ex-Général, Commandant de la 1ère RM (Luang-Prabang), éminent membre de la famille royale, demi-frère du roi Savang Vatthana. Il a lui-même survécu aux dures épreuves des camps communistes sans qui la traduction en français et la large diffusion de récit n’aurait peut-être pas eu lieu.
Descendant direct des monarques lao et l’un des fils de Sa Majesté le Roi Sri Savangvong (1886-1959), le Général de Brigade Tiao Sayavong a passé 16 ans de sa vie en détention forcée (1975-1991)dans la province de Houa Phan.
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Glossaire présenté par le C.L.D.D.H.
(1) Cotation géographique figurant sur les cartes d’Etat-major
(2) Nom officiel du parti communiste lao (N.L.H.X.)
(3) “Créature” du parti communiste vietnamien, soutenue par le bloc communiste international
(4) Administration du Gouvernement royal Lao
(5) Le Prince Souvanna-Phouma fut placé en résidence surveillée à Vientiane dès le 6 Décembre 1975. Il ignorait tout des déportations comme de l’arrestation de la Famille royale et n’entendait que ce que lui racontait son demi-frère Souphanouvong : il n’aurait jamais accepter que S.M. le Roi et sa famille, comme pour tous ses anciens “fidèles”, subissent de tels traitements s’il en avait eu connaissance.
(6) Titre de “mandarinat” octroyé par S.M. le Roi aux plus hautes personnalités
(7) Traduction de ” Thao” (Monsieur) soulignant l’incapacité de déterminer quelqu’un dans son grade ou ses fonctions.
(8) Un clivage extrêmement hermétique existant entre les camps-prisons, il est difficile de pouvoir comparer les différents régimes disciplinaires exercés.
(9) ” Son Altesse Royale”
(10) ” Son Excellence ”
(11) Plusieurs “accords” entre les gouvernements de Vientiane et de Hanoi ont placé le Laos sous l’entière tutelle du Viett sur les cartes d’Etat-major
(2) Nom officiel du parti communiste lao (N.L.H.X.)
(3) “Créature” du parti communiste vietnamien, soutenue par le bloc communiste international
(4) Administration du Gouvernement royal Lao
(5) Le Prince Souvanna-Phouma fut placé en résidence surveillée à Vientiane dès le 6 Décembre 1975. Il ignorait tout des déportations comme de l’arrestation de la Famille royale et n’entendait que ce que lui racontait son demi-frère Souphanouvong : il n’aurait jamais accepter que S.M. le Roi et sa famille, comme pour tous ses anciens “fidèles”, subissent de tels traitements s’il en avait eu connaissance.
(6) Titre de “mandarinat” octroyé par S.M. le Roi aux plus hautes personnalités
(7) Traduction de ” Thao” (Monsieur) soulignant l’incapacité de déterminer quelqu’un dans son grade ou ses fonctions.
(8) Un clivage extrêmement hermétique existant entre les camps-prisons, il est difficile de pouvoir comparer les différents régimes disciplinaires exercés.
(9) ” Son Altesse Royale”
(10) ” Son Excellence ”
(11) Plusieurs “accords” entre les gouvernements de Vientiane et de Hanoi ont placé le Laos sous l’entière tutelle du Vietnam (politique, économique, militaire, sociale…).
(12) D’après nos sources, toute la Famille royale aurait été arrêtée en même temps, à Luang-Prabang, le 11 Mars 1977.